Pour l'Algérie, les responsables de Peugeot préfèrent se contenter de carrossage et d'aménagement de véhicule au lieu de production lourde. Finalement le constructeur français a préféré suivre le schéma de son compatriote Renault dans l'aventure de l'investissement lourd en Afrique du Nord, plus exactement au Royaume chérifien. La nouvelle usine de Peugeot au Maroc envisage de produire une moyenne de 94 000 véhicules par an à l'horizon 2019. L'information est d'autant plus assommante que les décideurs de la marque sochalienne n'ont eu de cesse d'encenser la partie algérienne d'un hypothétique projet de montage automobile en Algérie. Cette dernière constituant déjà un eldorado pour la marque au Lion qui arrache d'année en année de sensibles parts de marché, en dépit d'un contexte d'affaires pas toujours favorable. Aussi, l'Algérie est en droit d'exiger le minimum d'égards sur ce chapitre précis et ce, d'autant qu'elle constitue le second marché à l'échelle du continent africain après celui de l'Afrique du Sud. Que nenni, car pour ce qui est de notre pays, les responsables de Peugeot préfèrent se contenter de carrossage et d'aménagement de véhicule au lieu de production lourde. L'Algérie étant naturellement la porte de l'Afrique. En attendant, PSA a privilégié le Maroc. La coupe est pleine, et les a priori des autorités algériennes dans ce dossier ne sont que plus fondées. L'Algérie et alors que les choses n'étaient qu'au stade de l'intention, a tenu à faire savoir qu'elle ne voulait pas du statut de cinquième roue du carrosse dans ce dossier stratégique. Cette position étant dictée par la volonté des pouvoirs publics algériens d'éviter «l'expérience marocaine», dont les enseignements sont aujourd'hui patents pour ce type d'entreprises. L'on a souvent invoqué en effet le motif que l'Algérie ne veut plus être doublée par la marque au Lion, alors qu'elle l'a été bien souvent par la marque au Losange, au chapitre du montage automobile. Peugeot qui s'intéresse sérieusement à l'option de s'implanter sous nos latitudes, aura-t-il raté l'occasion historique d'éviter «les erreurs de son compatriote Renault», en jouant franc jeu et en accordant toutes ses chances au projet sur le sol algérien. L'Algérie a pourtant aujourd'hui bien des atouts à faire valoir, surtout que les promesses de la toute nouvelle chaîne de montage de Oued Tlélat, by Renault, est plus que probante. Une source syndicale de Peugeot a d'ailleurs précisé que PSA visait la fabrication de moteurs sur place» c'est-à-dire à Kenitra, au nord de Rabat, au Maroc, où elle produirait des voitures de segments B et C». Finalement, l'on ne peut qu'admettre que tout comme pour la fameuse Arlésienne de Renault, aujourd'hui nous sommes en face de la fable du lion. L'on apprend que l'installation de PSA au Maroc, évaluée à de 557 millions d'euros, augure d'une «offensive commerciale» en Afrique. Ce projet industriel, prévu près de Kénitra au nord de la capitale Rabat a été décidé pour répondre aux «besoins de la région et des clients marocains», s'inscrit dans le projet de PSA de faire de la région Afrique et Moyen-Orient «le troisième pilier de (sa) croissance» après l'Europe et la Chine, a précisé l'entreprise. Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a signé vendredi après-midi un accord industriel avec le ministre marocain de l'Industrie, Moulay Hafid El Alamy, en présence du roi Mohammed VI au Palais royal à Rabat. Certes, M. Tavares a, en marge de ce paraphe, confirmé que des discussions étaient en cours pour une implantation industrielle de PSA en Algérie. La marque au Losange ayant déjà franchi le pas en inaugurant fin 2014 une usine à Oued Tlélat, près d'Oran. C'est que l'Algérie, figure en bonne place dans le plan de déploiement de PSA et dont les nombreux paramètres et études font ressortir que le continent africain est particulièrement attractif, car susceptible de connaître une forte croissance à moyen terme.