Les protestataires, qui ont décidé de ne pas quitter les lieux, ont exigé la présence du wali afin de mettre sur table leurs revendications. Des émeutes ont éclaté, hier, en plein centre du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa. Les commerçants de la ville, dit-on, surpris par une «descente» opérée par une commission chargée de contrôler les prix, ont investi les artères de la ville pour exprimer leur courroux à l'encontre des instances locales de la wilaya. Durant la journée de lundi dernier, tous les rideaux des locaux ont été baissés. Une opération qui, selon des témoins oculaires, a été accentuée par un immense rassemblement tenu au chef-lieu de la wilaya. Les commerçants protestataires qui ont décidé de ne pas quitter les lieux, ont exigé la présence du wali afin de mettre sur table leurs revendications. L'absence, pendant la journée de mardi, du premier responsable de la wilaya n'a fait qu'exacerber la colère des protestataires. Pendant la journée d'hier, les commerçants ont décidé de rééditer le même scénario à savoir occuper des lieux principaux dans la ville et bloquer la circulation automobile. Quelques heures après, les services de police ont fait leur apparition, ce qui a transformé le rassemblement en une bataille rangée entre les contestataires et les forces de l'ordre. La tension était à son comble. L'on parle de dizaines de blessés et de dizaines d'arrestations côté commerçants. Pis encore, ces derniers, irrités par l'interpellation de leurs collègues, ont mis le feu au siège de la poste situé au lieu dit Bab El Haddad. Le siège commercial de l'Algérienne des eaux a été également pris d'assaut, à en croire les déclarations de certains témoins. Les vendeurs ont incendié des pneus en dressant des barricades dans les avenues principales de la ville. Au moment où nous mettons sous presse, les commerçants en colère n'ont toujours pas regagné leurs domiciles. En évoquant le cahier des doléances mis sur la table par les commerçants, Kamel Fekhar, représentant de ces derniers, exige au nom de ses collègues la réduction des impôts et s'insurge contre le commerce parallèle qui, selon lui, menace l'activité légale. Côté autorités, le wali de Ghardaïa, contacté, hier, par L'Expression, avait tendance à minimiser la gravité de la situation. Selon lui, les commerçants se sont révoltés contre une opération de routine visant la surveillance de l'activité commerciale et l'évaluation des prix à la veille du mois sacré. «C'est un contrôle de routine que les gens ont interprété autrement», affirme M.Boudiaf, premier responsable de la wilaya.