Alors que l'actualité politique, sociale et économique est très chargée, le FLN observe le silence. La direction de Saâdani n'a même pas daigné pondre un communiqué sur les événements qui ont secoué Ghardaïa. C'est le black-out total. Le parti majoritaire du FLN ne se fait plus entendre. Depuis la dernière conférence de presse qu'il a animée, deux semaines après le Xe congrès, le secrétaire général, Amar Saâdani, n'a pas renoué avec l'activité. Alors que l'actualité politique, sociale et économique est très chargée, le FLN observe le silence. La direction de Saâdani n'a même pas daigné pondre un communiqué sur les événements qui ont secoué Ghardaïa faisant un bilan de 25 morts et des dizaines de blessés. Alors qu'il est censé être au-devant de la scène politique, le parti majoritaire est le grand absent sur le terrain au moment où ses alliés multiplient leurs sorties. Pourquoi cette démission? Les observateurs de la scène politique ne comprennent pas le retrait subit de l'ex-parti unique du terrain dans une conjoncture assez délicate marquée par l'approche de la révision de la Constitution. Le pire est que le parti majoritaire se retrouve sans appareil. Ni bureau politique, ni comité central, le parti majoritaire n'a pas encore installé ses structures. Depuis son dernier congrès tenu les 28, 29 et 30 mai dernier, le parti reste sans voix. Même le siège national du parti a été déserté par les cadres en raison des travaux de réfection. Cette situation de gel risque de durer jusqu'à la fin du mois sacré du Ramadhan puisque le secrétaire général n'a avancé aucune date pour la tenue du comité central. Amar Saâdani ne semble pas être pressé d'en finir avec la restructuration de son parti. Pourtant, le temps presse. Avec la rentrée sociale et l'approche de la révision de la Constitution, l'ex-parti unique devrait renforcer sa présence sur le terrain. Ce qui n'est pas le cas justement. Contrairement à Saâdani, son rival du RND, Ahmed Ouyahia, s'investit pleinement dans sa tâche. Depuis son retour à la tête du parti, M.Ouyahia occupe l'actualité nationale. Ce dernier tente de contribuer fortement à l'aboutissement du projet de révision de la Constitution en invitant l'opposition au dialogue. Ce n'est pas tout. M.Ouyahia profite même de ses week-ends et ses veillées durant le Ramadhan pour les consacrer à l'activité de son parti. Voulant être dans les délais, le patron du RND s'attelle à mettre de l'ordre dans sa maison pour peser de tout son poids lors des prochaines échéances, à savoir la rentrée sociale, la révision de la Constitution et les sénatoriales en décembre. Ainsi, le secrétaire général du FLN risque d'être sérieusement dépassé par son allié sur le terrain. Le chantier de la restructuration du parti nécessitera du temps. La désignation du bureau politique du parti ne sera pas une tâche facile pour le chef de file. Devant un nombre important de ministres et de cadres qui sont membres du comité central, Amar Saâdani risque de faire face à une nouvelle contestation. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que même du côté des redresseurs, les choses se sont calmées. Le groupe de Belayat et de Abada, qui a contesté les résultats du congrès en promettant d'aller jusqu'au bout, n'a donné aucune suite à son action en épargnant à son adversaire un désagrément durant cette pause.