Les conséquences de l'invasion acridienne que subit l'Afrique occidentale, ont atteint un seuil de gravité rarement touché par le passé. Un expert de la FAO, M.Edouard K. Tapsoba, a affirmé jeudi dernier à partir de Dakar (Niger) que «c'est la première fois que la région de l'Afrique occidentale connaît une invasion d'une telle ampleur en matière de reproduction à court terme». Comme pour mesurer l'impact que pourrait générer sur le terrain la prolifération des populations acridiennes, favorisée par le dessèchement de la végétation dans la zone sahélo-saharienne, M.Tapsoba a ajouté que «la lutte contre l'invasion risque de durer cinq ans». Pour sa part, M.Gaou, un autre spécialiste de la FAO, n'a pas manqué de mettre l'accent sur les remontées vers le nord d'importants essaims de criquets, à partir de pays du Sahel, qui sont observées depuis quelque temps. «Cette situation a été la conséquence d'une reproduction des criquets au Sahel où les traitements ont été mis en branle avec un certain retard», a expliqué M.Gaou. Et d'ajouter: «D'énormes essaims de criquets ont été déjà signalés au sud de l'Algérie et du Maroc notamment.» Il est vrai que le territoire de nos wilayas du Sud, entre autres Tamanrasset, Naâma, Illizi, subit de plein fouet les premiers effets de cette invasion... Néanmoins, il convient de souligner que le ministère de l'Agriculture n'a pas lésiné sur les moyens à mettre en oeuvre pour «minimiser les dégâts». Il est question en ce sens, d'un dispositif qu'avait annoncé en grande pompe tout récemment M. Moumen, responsable au ministère de l'Agriculture, lors d'un point de presse tenu à Alger. M.Moumen avait alors déclaré que ce dispositif appuyé de 28 aéronefs et de pas moins de 100.000 litres de pesticides est apte à faire face au danger acridien non seulement en cette saison automnale mais également au courant du printemps 2005. Le représentant de la FAO, M.Tapsoba, pour sa part, a mis l'accent sur l'importance de la prévention, de la détection précoce et de l'intervention rapide. Il ne faut plus attendre que le péril soit en la demeure pour commencer à se mobiliser.