Elles ne réclament que l'adoption d'un cadre législatif et réglementaire de lutte contre les violences. En 2014, il semblait plus qu'évident que le gouvernement était déterminé dans sa décision d'éradiquer les violences faites aux femmes par des réformes juridiques. Un an plus tard, il s'est avéré que c'était écrit noir sur blanc. Les cauchemars de jour ne font que s'étaler pour la gent féminine qui se réveille au quotidien sur le bruit de la brutalité. Que s'est-il passé pour que la promulgation de la loi contre les violences faites aux femmes soit bloquée au niveau du Sénat? Les sénateurs ont-ils peur des islamistes? La sécurité de la femme n'est pas une urgence et priorité pour nos sénateurs? Pourtant c'est simple, les femmes ne réclament que l'adoption d'un cadre législatif et réglementaire de lutte contre les violences. Un accès des victimes à des voies de recours judiciaires. Les femmes violentées ne savent plus ce qui est le pire. Face au blocage absurde du projet de loi sur les violences faites aux femmes au niveau du Sénat, le Collectif des associations de femmes a dénoncé «la non-programmation et adoption du projet de loi» par le Sénat en s'interrogeant sur «le silence incompréhensible de cette haute institution». Ce collectif auquel adhère prés d'une vingtaine d'associations militant pour l'émancipation de la femme, l'aide aux femmes et enfants victimes de violences, la défense et l'égalité des droits, la protection et le développement. Dans un communiqué de presse, les militantes ont regretté de ne pas avoir jusqu'à ce jour reçu de réponse à la lettre déposée au Conseil de la nation le 29 juin dernier. En effet, elles ont adressé une lettre argumentée et signée par toutes les associations féminines aux différentes institutions. Le premier point relevé est de programmer en urgence cette loi au Conseil de la nation pour qu'elle puisse être votée. «Toutefois ces associations enregistrent l'engagement officiel du président du Conseil de la nation, M. Bensalah, lors de la clôture de la session du 8 juillet 2015, de programmer à la rentrée prochaine toutes les lois non encore débattues au Conseil de la nation, bien que n'ait pas été nommée explicitement la loi sur les violences faites aux femmes», indique le communiqué. Il explique par ailleurs que le courrier envoyé a souligné son appréhension de voir cette loi reportée indéfiniment, alors que des victimes se comptent tous les jours. «Le Collectif se propose de solliciter une audience auprès de Monsieur le Président du Conseil de la nation afin que la loi soit rapidement et effectivement adoptée à la session d'automne 2015», en précisant que la protection des femmes et des familles doit être définie et juridiquement assurée au plutôt. La même source a souligné que «le collectif s'engage donc à rester mobilisé et vigilant, dans l'attente que les promesses du Président du Conseil de la Nation soient effectivement tenues». A présent, les lois de la République ne protègent nullement la femme, le Code de la famille est une autre histoire. Dans ce contexte, rappelant que des milliers de femmes sont victimes de toutes sortes de discriminations, violences sexuelles et verbales, illégalité, humiliation et homicides. Les chiffres annoncés par les services de sécurité et les ONG donnent des sueurs froides. Pourtant ces bilans ne sont que la partie visible d'un iceberg. En l'absence d'une dénonciation, les chiffres restent incertains en sous-estimant le nombre de victimes réelles. Face à cette accablante situation, le combat des ONG se poursuit pour que le pays soit doté d'une législation conséquente qui puisse mettre un terme à la violence contre les femmes.