Le Snpssp a tenu à préciser que le juge n'a pas déclaré leur grève illégale. Les syndicats autonomes de la santé semblent décidés à faire front contre ce qu'ils qualifient de «décisions abusives» de la tutelle. Ces derniers ont tenu, lundi soir, une rencontre, «d'évaluation et de concertation», pour discuter de la situation qui prévaut actuellement dans le secteur. La plainte déposée par le ministère de la Santé contre le Snpssp et la décision du tribunal d'Hussein Dey, qui a ordonné l'arrêt de la grève étaient les deux points saillants inscrits à cette première rencontre du genre. Pour le secrétaire général du Snpssp, «le gouvernement n'a fait que discréditer la justice en recourant à cette action». «Une autre preuve que la justice est instrumentalisée en Algérie». «Ce coup de force» de la tutelle ne fera pas plier notre détermination «à aller au bout de nos revendications», précisent les syndicalistes. De son côté, le Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp), a tenu à préciser que contrairement à ce qui a été révélé par la presse, le juge n'a pas déclaré «illégale la grève mais il a tout simplement ordonné aux spécialistes de reprendre le travail». En fait, ajoute M.Yousfi, le tribunal «s'est déclaré incompétent», estimant que la chambre administrative est la seule «habilitée à examiner ce dossier». Le Snpssp a décidé de se plier à la décision de la justice en arrêtant la grève. Mais «la bataille n'est pas encore perdue», dans la mesure où ce syndicat a introduit un recours. Par ailleurs les syndicats de la santé se disent pessimistes sur ce chapitre. «La justice n'a jamais été indépendante», de ce fait ces derniers ne se font aucune illusion quant au verdict final de la chambre administrative. Conscients de cet état de fait, les syndicats autonomes de la santé publique ont décidé d'agir en commun à travers l'élaboration d'un plan d'action. Aucune information n'a filtré sur les intentions des syndicats. Néanmoins l'annonce intervient au lendemain des conflits sociaux qui ont ébranlé le secteur de la santé, et en plein débat autour des réformes hospitalières. «Nous aurons l'occasion de revenir en détail sur la nature des actions que nous comptons entreprendre à l'occasion des prochaines rencontres», précise M.Besbas.