Qui est déjà en forme? Qui ne l'est pas encore? Ce seront les deux seules questions qui comptent, le plateau proposé dans la capitale suédoise n'étant sans doute pas le plus éblouissant que le circuit majeur d'athlétisme propose cette année. Mais entre la hauteur messieurs, le 110 m haies et le sprint féminin, un certain nombre de projections vont pouvoir être établies, avant les Mondiaux de Pékin (22-30 août). Depuis le début de l'année, un homme semblait régner sur la hauteur masculine. Le Qatari Mutaz Essa Barshim trônait sur la discipline, avec 2,41 m franchis à Eugene (Etats-Unis) le 30 mai. Mais l'été est depuis passé par là, et les doutes se sont immiscés chez le meilleur performeur mondial, que d'aucuns présentent comme le plus apte, un jour, à faire tomber le vieux record du monde du Cubain Javier Sotomayor (2,45 m en 1993). Cela fait désormais trois concours Ligue de diamant que le Qatari a perdu de la hauteur. Entre Oslo, Paris et Londres, Barshim a livré des prestations décevantes (3e, 5e, 3e), agrémentées de performances en dessous de son potentiel (pas plus haut que 2,33 m). Fatigue due à la préparation? Pression psychologique à l'amorce des Championnats du monde? Stockholm doit fournir de nouveaux éléments d'analyse. D'autant que la concurrence ne se cache pas, à l'image du Canadien Derek Drouin, auteur d'un concours à 2,37 m le week-end dernier à Toronto. Depuis le début de saison, le 110 m haies est lui aussi une des disciplines les plus denses du cirque athlétique. Le champion du monde 2013 à Moscou, l'Américain David Oliver, affiche une belle régularité. Son prédécesseur en 2011, son compatriote Jason Richardson, s'est, lui, rappelé au bon souvenir de tous en s'imposant à Londres le week-end dernier. Et où en est Aries Merritt, champion olympique et recordman du monde supersonique (12 s 80)? On ne le saura pas, car l'Américain a finalement déclaré forfait en dernière minute mercredi... La course sera pourtant d'autant plus intéressante que la nouvelle garde, symbolisée par le Cubain fraîchement naturalisé espagnol, Orlando Ortega (meilleur performeur mondial en 12 s 94), et le Français Pascal Martinot-Lagarde (vainqueur de la Ligue de diamant de la discipline l'an passé) seront en Suède. En sprint féminin, la Jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce sera la tête d'affiche du rendez-vous sur 100 m. La «Bolt au féminin», triple championne du monde à Moscou (100, 200 et 4 × 100 m), a signé la meilleure performance mondiale de la saison à Paris (10 s 74), au début du mois de juillet. Elle n'a d'ailleurs plus couru depuis. Mais contrairement à son compatriote Usain Bolt, en manque de compétition mais qui ne se produira sans doute plus sur le circuit avant Pékin, elle a choisi de courir une dernière fois. Question d'affirmation sans doute. Pour le reste, et compte-tenu des conditions météorologiques attendues, il ne faut pas s'attendre à de très hautes performances. Le Français Christophe Lemaître, forfait sur blessure pour le 200 m, aurait sans aucun doute aimé se rassurer de nouveau si près de l'échéance mondiale. Il faudra faire sans et Stockholm se présente donc ainsi: si près, si loin de Pékin. Usain Bolt boude encore la Suisse Gêné par des ennuis de santé, Usain Bolt n'a pas encore trouvé son rythme de croisière avant les Jeux de Rio. Gêné par des ennuis de santé, Usain Bolt n'a pas encore trouvé son rythme de croisière avant les Jeux de Rio. Déjà forfait cette année à Athletissima à Lausanne, Usain Bolt ne participera pas non plus au meeting Weltklasse de Zurich du 3 septembre. Son manager Ricky Simms estime que le Jamaïcain aura besoin de souffler après les Mondiaux de Pékin. En Chine, la superstar du sprint souhaite défendre ses trois titres sur 100, 200 et 4 x 100 m. «Cela fait potentiellement huit courses en huit jours. Il aura donc besoin de se reposer, ce qui ne sera pas possible s'il s'aligne ensuite à Zurich», a relevé Ricky Simms, à propos d'un meeting Weltklasse programmé quatre jours après la fin des Mondiaux. L'an dernier déjà, Usain Bolt avait renoncé à la dernière minute au meeting zurichois. Au lieu de courir au Letzigrund, il avait préféré mettre un terme prématuré à sa saison.