«La lutte contre le terrorisme menée par l'Algérie et les Etats-Unis a contribué à notre rapprochement.» Evoluant en dents de scie depuis 1962, année de l'indépendance, les relations entre Alger et Washington n'ont jamais connu un essor aussi grand que sous le règne du président républicain, George W.Bush. Qui aurait imaginé que la mythique sixième flotte américaine accoste à Alger et que son commandant arrive en visite officielle? Qui aurait cru ses oreilles en entendant le président de la superpuissance américaine dire à son homologue algérien: «Je veux travailler avec vous», ou que le président Bouteflika pourrait être reçu par George W. Bush, dans son bureau ovale à la Maison-Blanche, deux fois en quatre mois? Il y a eu aussi le ballet diplomatique des officiels américains à Alger. Le secrétaire d'Etat Collin Powell, le secrétaire d'Etat-adjoint chargé des affaires du Moyen-Orient, Willam Burns, Richard Boucher, secrétaire d'Etat-adjoint chargé des affaires publiques. A ceux-là, il faut ajouter les hommes d'affaires dont le président de l'Exim Bank et les échanges commerciaux qui amorcent une période de prospérité. Cette coopération sera renforcée par la signature de plusieurs accords concernant, notamment la garantie des investissements, une assistance technique pour l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, mais surtout une collaboration plus pointue dans le domaine sécuritaire. Durant le premier mandat de Bush, le rythme des relations entre Alger et Washington a été tel, que certains milieux ont relevé avec insistance que Washington est sur le point de ravir à Paris son rôle de partenaire privilégié de l'Algérie. Réélu pour un second mandat avec une majorité confortable, il est clair que la nature de ces relations ne fera que se renforcer. Pour les observateurs, cette perspective est d'autant plus vraie, dès lors que le président américain a donné les grandes lignes de son programme et retiré - avec force - les mêmes raisons qui l'ont rapproché d'Alger : la lutte antiterroriste, un domaine dans lequel l'Algérie peut se prévaloir d'une grande expérience mieux que n'importe quel pays dans le monde. «Je me réjouis à la perspective de continuer à oeuvrer avec vous au resserrement et à l'approfondissement de nos relations bilatérales, qui ont connu, au cours de ces dernières années, un développement satisfaisant, fondé sur une meilleure connaissance mutuelle et sur une confiance réciproque de plus en plus affirmée», déclare M. Bouteflika dans un message à son homologue, Georges Bush. «La lutte contre le terrorisme menée par l'Algérie et les Etats-Unis, a contribué à notre rapprochement, et sa poursuite indispensable nous amènera à nous mobiliser davantage pour mieux assurer notre solidarité et contribuer à l'édification d'un monde plus sûr, plus juste et plus prospère» a ajouté M. Bouteflika dans sa lettre de félicitations. «Ce monde traverse hélas une période mouvementée et il doit faire face à des problèmes complexes et douloureux, notamment dans la région du Moyen-Orient et sur le continent africain», ajoute-t-il, soulignant que l'Algérie, appartenant à ces deux ensembles géographiques, «est naturellement sensibilisée aux crises qui les secouent» Au fait, la reconduction pour un second mandat du Président Bush a été saluée dans presque toutes les capitales du monde, européennes, asiatiques et arabes dès les premières minutes de l'annonce des résultats de cette élection désormais mondialisée.