Cette débâcle intervient dix jours exactement après le début des incertitudes suscitées par la Bourse de Shanghaï qui a d'ailleurs plongé hier de 8,5%, sa plus forte baisse journalière depuis 2007! C'est la panique. Au point qu'on se demande si on n'est pas à la veille d'un immense krach boursier à la mesure de celui de 1929. La récession brutale qui est intervenue ces jours derniers en Chine a mis en déroute les places boursières asiatiques, mais aussi et surtout occidentales. La Bourse de Londres a vu sa chute accélérée et a perdu plus de 6% à la clôture. Celle de Paris a terminé à moins 8%! Et à Frankfort, on avoue moins de 5%. La Bourse suisse a résisté, mais Zurich enregistre un SMI négatif de 4%: un chiffre exceptionnel. Quant à Tokyo, l'indice Nikkei a terminé la journée en baisse de 4,61%. Enfin, Wall Street gagné par la panique déferlant sur les places asiatiques puis européennes et l'angoisse des investisseurs face aux perspectives de l'économie mondiale tractée par celle de la Chine, a reculé d'entrée de 4,75% pour le Dow Jones et de 5,5% pour le Nasdaq (à dominante technologique). Dernier indicateur de la tempête boursière qui a balayé l'ensemble des places fortes, l'indice Eurostoxx 50, qui regroupe les grandes entreprises de la zone euro, a subi un repli de 4,92%. Cette débâcle intervient dix jours exactement après le début des incertitudes suscitées par la Bourse de Shanghai qui a d'ailleurs plongé hier de 8,5%, sa plus forte baisse journalière depuis 2007! Les multinationales sont angoissées par la faiblesse poussive de l'économie chinoise et par les signes patents de l'inefficacité des mesures de relance prises par Pékin. Deux hypothèses sont sur le tapis. Ou la récession de l'économie chinoise est réelle, auquel cas c'est toute l'économie mondiale qui est en danger car, depuis plusieurs années, elle a bénéficié du taux de croissance à deux chiffres de cette économie en forte croissance. Ou il s'agit là d'un scénario délibérément engagé par Pékin pour contrer les effets d' un mieux-disant prévisible des économies américaine et européenne, boostées par un pétrole devenu beaucoup moins cher depuis la fin 2014 et dont la chute des prix continue risque d'accentuer leur regain de vitalité. Est-ce pour cela que la Réserve fédérale américaine temporise et s'efforce de ne pas intervenir pour le moment en relevant les taux directeurs? Cette réaction aurait pour effet immédiat d'affaiblir davantage encore la Bourse chinoise et celles des pays émergents. Dans tous les cas de figure, cette situation a également des incidences directes sur les marchés pétroliers puisque le brut est passé aux Etats-Unis en dessous des 40 dollars. Tous ces indicateurs ont un impact considérable sur la situation de l'économie nationale, l'Algérie se trouvant dans un véritable triangle des Bermudes, avec des perspectives dont le moins que l'on puisse dire est qu'elles n'incitent pas à l'optimisme. Il faut espérer que dans les prochaines quarante-huit heures, les places fortes asiatiques, américaines et européennes trouvent une accalmie, même relative, et que la Chine réagisse aux nombreux appels à la raison...