La tempête est venue d'Asie et a déferlé sur les bastions de la finance mondiale Paris, Londres, Francfort, Wall Street... ont lourdement chuté, alors que le pétrole a dégringolé sous les 40 dollars à New York. Vers quel type de crise va-t-on? Celle de 1929? Celle des années 1990? Qui en porte la responsabilité? Les experts qui n'ont pas hésité à qualifier ce phénomène de «mini krach» pointent du doigt la Chine. Ce qui est par contre certain c'est que le vent de panique qui s'est emparé des plus grandes places financières, Paris, Londres Francfort, Wall Street est porteur de signes qui ne trompent pas: l'économie mondiale va mal. La tempête est venue d'Asie et a déferlé sur les bastions de la finance mondiale. La Bourse de Francfort s'est affolée hier après-midi, l'indice vedette Dax a cédé plus de 6% après la lourde chute de Wall Street à l'ouverture. Wall Street s'est de son côté effondrée: le Dow Jones chutait de 4,00%, le Nasdaq de 4,48%. La plus importante place boursière de la planète s'est, elle aussi, laissé gagner par la déroute des Bourses asiatiques et européennes provoquée par l'inquiétude des investisseurs devant les sombres perspectives de l'économie mondiale. La Bourse de Paris qui était déjà en déroute lâchait plus de 8% dans la foulée de la débâcle des marchés asiatiques minés par les craintes pour la croissance mondiale. Madrid s'enfonçait de plus de 7% tandis que Londres terminait sur une baisse de 4,67%... La Bourse d'Athènes a clôturé sur un plongeon de 10,54%. Un mouvement qui a emboîté le pas aux Bourses asiatiques. Shanghai qui a cédé 8,49% a enregistré, hier, sa plus forte chute en huit ans. Tokyo a terminé la journée en baisse de 4,61%, à un plus bas de six mois. A qui la faute? «Je pense que le problème est la croissance de l'économie chinoise», a indiqué le ministre des Finances britannique George Osborne, lors d'une conférence de presse à Stockholm sur la chute des marchés financiers chinois. «Cette chute aurait été catalysée par la déception des investisseurs devant l'absence de mesures de relance directe des autorités chinoises durant le week-end, les autorités se contentant de donner leur bénédiction aux collectivités locales pour qu'elles investissent en Bourse, pour la première fois», expliquait pour sa part Patrick O'Hare, chez Briefing.com. «Ce qui est à la racine des choses c'est l'inquiétude concernant un ralentissement. C'est la raison pour laquelle les valorisations continuent à être sous pression dans le monde, les prix du pétrole sont passés sous les 40 dollars le baril, entre autres», soulignait M.O'Hare. Lorsque la seconde économie du monde tousse, c'est toute la planète qui tremble. Et quand cette dernière ne se porte guère mieux, ce sont des lendemains qui déchantent qui nous tendent les bras. En ce qui concerne l'Algérie, le stress s'accentue. Les exportations d'hydrocarbures diminuent dans un contexte de dégringolade des prix du pétrole sans fin alors que la balance commerciale vient de connaître un déficit de plus de 8 milliards de dollars pour les sept premiers mois de l'année. Le pétrole s'est enfoncé sous les 40 dollars à New York. Hier vers 14 h 30, heure algérienne, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre perdait 1,94 dollar à 38,51 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Le Brent de la mer du Nord s'échangeait à moins de 44 dollars à Londres. «Le marché pétrolier souffrirait de façon «énorme» si le ralentissement chinois se confirmait», soulignait Fred Lawrence, vice-président des affaires internationales et économiques à l'Independant Petroleum, Association of America, une organisation de producteurs américains de pétrole et de gaz. Le baril qui est en train de se noyer n'a pas encore touché le fond. L'Algérie garde pour l'instant encore la tête hors de l'eau. Pour combien de temps? On le saura assez vite. La journée d'hier a sonné l'hallali.