Une célébration qui n'est autre chose que celle d'un événement marquant le début d'une nouvelle colonisation du Sahara occidental par le Maroc, après que l'Espagne eut lâché prise. Le royaume chérifien persiste encore à croire en la «justesse de sa cause» quant à la légitimité de sa présence sur les territoires sahraouis et ne cesse de multiplier les déclarations à cet effet. Cette fois-ci, c'est à l'occasion de la commémoration du 29e anniversaire de la Marche verte, au cours de laquelle le roi Mohammed VI a prononcé un discours. Une célébration qui n'est autre chose que celle d'un événement marquant le début d'une nouvelle colonisation du Sahara Occidental par le Maroc, après que l'Espagne eut lâché prise. «La question de l'intégrité territoriale du Maroc est une affaire d'identité nationale qui est une et indivisible et un droit inaliénable qui ne souffre d'aucune concession» a-t-il indiqué, tout en soulignant que le conflit du Sahara Occidental est une affaire «artificiellement créée autour de l'intégrité territoriale du royaume.» Il a ajouté toutefois que «le Maroc restera toujours disponible pour une coopération sincère et entière avec l'ONU, son secrétaire général Kofi Annan et son représentant spécial Alvaro de Soto» pour «une solution politique négociée, définitive et mutuellement acceptable pour les parties concernées.» Dans ce sens, il est utile de rappeler que la 4e commission de l'Assemblée générale de l'ONU avait déjà adopté la résolution algérienne portant sur le maintien du plan Baker dans le règlement du conflit du Sahara occidental. Cette position a été étayée par les Etats-Unis qui, selon son secrétaire d'Etat adjoint chargé du Proche-Orient, M.William Burns, «restent attachés à l'application des résolutions de l'Onu pour résoudre le conflit du Sahara occidental.» D'ailleurs, ce point positif marqué, tant par l'Algérie que par le Front Polisario, vient appuyer la légalité internationale ainsi que le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.Une évidence que le royaume chérifien n'arrive pas encore à admettre, ne ratant à cet effet, aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur l'Algérie. Et dont le dernier reproche en date, est celui de contraindre la commission de décolonisation de l'ONU d'examiner un projet de résolution, introduit conformément aux mécanismes de l'organisation onusienne. D'autant que le roi Mohammed VI, dans son discours, affiche encore une pointe de certitude démesurée quant à la «la justesse de sa cause». Laquelle veut que le Sahara occidental soit une des grandes provinces du sud du royaume marocain. Ces provinces ont été récupérées en 1975 par un coup de force que le gouvernement et la presse marocains continuent aujourd'hui de qualifier d'«épopée», la comparant ainsi à la longue marche de Mao Tse Toung. «Nos provinces du sud récupérées jouissent désormais de la liberté, de la stabilité, du développement et de l'intégration à la mère patrie». Pourtant sur le terrain, la réalité est tout autre. La misère dont souffre le peuple sahraoui est indescriptible. Cela sans citer les exactions quotidiennes commises à leur encontre par la soldatesque marocaine. Le souverain marocain a souligné par ailleurs qu'il fallait «mettre définitivement fin à ce conflit» et «éviter que la région de l'Afrique du Nord et du Sahel ne se transforme en foyer de tension et de terrorisme». Justement, sur ce point, il faut bien souligner que le royaume chérifien est en proie à un terrorisme implacable, d'autant plus que la «filiale armée» Al Qaîda d'Oussama Ben Laden, est très présente dans ce pays voisin.