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L'Europe culpabilisée
LE CHOC DE LA PHOTO DU PETIT AYLAN BOULEVERSE LE MONDE
Publié dans L'Expression le 05 - 09 - 2015

Aylan avec son père et son frère avant le voyage fatidique
Seule Angela Merkel avait osé exprimer sa peine et sa colère devant une situation qui devait interpeller l'Europe. Une Europe dont la plupart des membres ont un seul mot à la bouche: construire des murs pour arrêter la vague de migrants.
«Je n'ai plus rien à attendre de ce monde en tant que père qui a perdu ses enfants. La seule chose que je voudrais c'est que le drame et les souffrances vécus en Syrie prennent fin, que la paix y soit restaurée.» Ce sont là les propos de Abdullah Kurdi, le père du petit Aylan mort sur une plage turque et dont la photo a ému le monde entier. Il a raconté le drame à Kobané (Syrie) au moment où il devait procéder à l'enterrement de son épouse et de ses deux enfants de trois et cinq ans victimes du naufrage de leur embarcation. «Je tenais la main de ma femme. Mais mes enfants m'ont glissé des mains», a-t-il raconté jeudi à l'agence de presse turque Dogan.
Le corps du petit Aylan a été découvert mercredi matin, gisant sur une plage de Bodrum. Face contre le sable, comme paisiblement endormi. Nilüfer Demir, une photographe turque de l'agence DHA, pose le pied sur la plage de la station balnéaire de Bodrum. Elle ne le sait pas encore, mais elle est sur le point de prendre une photo qui va faire le tour du monde. Nilüfer Demir connaît parfaitement la question des réfugiés qui tentent de rejoindre l'Europe depuis Bodrum, par l'île grecque de Kos. Elle et ses collègues couvrent le sujet depuis deux ans: «Je photographiais un groupe de migrants. Nous avons remarqué des corps sans vie allongés sur le sable, c'était des gamins. Nous étions sous le choc.» Parmi les corps, elle remarque celui de Aylan qui porte un t-shirt rouge et un short bleu. «Son visage était plongé dans l'eau, et quand je l'ai vu, je suis restée pétrifiée» a-t-elle narré.
Pourtant, quelques jours auparavant, d'autres drames avaient défrayé la chronique, celui du naufrage de plusieurs navires et embarcations au large des côtes libyennes, avec plus de 300 victimes et celui des 71 corps sans vie découvert dans un camion frigorifique en Autriche. A ce moment-là, seule Angela Merkel avait osé exprimer sa peine et sa colère devant une situation qui devait interpeller l'Europe. Une Europe dont la plupart des membres ont un seul mot à la bouche: construire des murs pour arrêter la vague de migrants. Berlin, suivi par Paris puis Londres, appelle maintenant à se mobiliser d'urgence. Une réunion extraordinaire de l'Union européenne se tiendra le 14 septembre à Bruxelles. L'Allemagne, dont l'effort est considérable, veut donner l'exemple en accueillant jusqu'à 800.000 migrants, mais ni la France ni surtout les pays d'Europe centrale ne veulent se laisser tenter. Après la découverte sur une autoroute autrichienne d'un camion contenant les corps de 71 réfugiés syriens, la chancelière allemande, Angela Merkel avait déclaré à Vienne: «C'est pour nous un avertissement, nous devons nous attaquer rapidement au thème de la migration, et le faire dans un esprit européen, c'est-à-dire un esprit de solidarité, afin de trouver des solutions.» Il a fallu la photo d'Aylan et l'extraordinaire vague d'indignation à travers le monde pour que la réaction souhaitée ait lieu. Mais la partie est loin d'être gagnée car promettre est une chose et agir en est une autre.
Les pays occidentaux portent l'entière responsabilité de cette situation qui rappelle les temps cruels de la Seconde Guerre mondiale. En particulier, ceux qui bombardaient hier la Libye, au nom de la légalité internationale et continuent, aujourd'hui encore, à bombarder la Syrie, soi-disant pour contraindre le régime en place et installer une opposition veule et inconsistante dont le seul atout est sa vassalité acquise d'avance. Situation qui doit profiter à Israël.
Que cette «stratégie» ait enfanté un monstre baptisé hypocritement «Etat islamique», qu'importe. Au final, les destructions des sites archéologiques d'Irak et de Syrie, symboles uniques de l'humanité depuis des temps immémoriaux, servent les intérêts d'une politique fondée sur l'extermination de tout ce qui s'oppose au «peuple élu».
Que dire de cette mobilisation soudaine et des larmes de crocodile qui l'accompagnent, partout en Europe, au moment même où Barack Obama danse avec des enfants, dans une école en Alaska? Que, pour une fois, une image ne chasse pas l'autre. Tandis que François Hollande tente l'impossible, ralliant Angela Merkel pour forcer la résistance des autres capitales européennes, arrachant au passage la volte-face britannique, on remarque le silence assourdissant de Nicolas Sarkozy qui fut le va-t-en guerre de la coalition anti-libyenne et anti-syrienne, applaudi par Bernard Kouchner et Bernard-Henri Levy. Ce dernier a osé un commentaire sur la mort du petit Aylan, sans fausse honte ni vergogne aucune, lui dont les mains sont tâchées du sang de dizaines de milliers de Libyens et de Syriens auquel il aurait sans doute aimé ajouter celui des Tunisiens. Comme l'a observé le philosophe Michel Onfray: «Les cons, ça ose tout, il aurait mieux fait de rester caché», tant les faits sont têtus.
Mais il n'y a pas que les pays occidentaux à porter la lourde responsabilité de cette tragédie. Les pays arabes du Golfe ne sont pas plus exonérés, eux qui financent la coalition et bombardent hargneusement la Syrie. Leur engagement qui sert royalement les desseins d'Israël fait d'eux des criminels de guerre dont la responsabilité est pleine et entière face aux dizaines de milliers de victimes enregistrées depuis le début du soi-disant printemps arabe.
N'eût été la domination absolue exercée par Israël sur les pays occidentaux, notamment, et la chape de plomb médiatique posée sur le sort du peuple palestinien martyr, on serait tenté de croire qu'il s'agit là d'un drame arabo-arabe. Mais la réalité est évidente et ce n'est pas un hasard si le seul pays qui s'est immédiatement dressé face à cette tragédie sans nom, mu et ému par les larmes d'Angela Merkel, aura été l'Allemagne. Que les autres, tous les autres, suivent, en apparence, contraints et forcés...


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