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Si Nedroma m'était contée
Publié dans L'Expression le 13 - 09 - 2015

«Nedroma fait partie de ces merveilleuses médinas du Maghreb, toutes éclatantes de blancheur au soleil méditerranéen, douées du pouvoir magique de rendre leurs fils les plus intelligents, leurs filles les plus ravissantes, leurs vieillards les plus sages, et leurs murailles invulnérables aux assauts du temps.» Dr Gilbert GRANGUILLAUME
A l'image des autres villes algériennes, Nedroma a connu ces dernières années une urbanisation et un rythme d'évolution accélérés, accompagnés d'une mutation socio-économique profonde traduisant une transformation tangible des vieux espaces emblématiques... Ceci apparaît nettement à travers la structure urbaine de la médina et la durabilité des activités artisanales qui invitent à oeuvrer justement pour sauvegarder ce qui reste du riche patrimoine d'antan. Ceci apparaît nettement à travers la médina de Nédroma qui est un lieu de mémoire et une référence algérienne qui témoigne d'une riche civilisation antérieure à la colonisation. Une simple balade au travers des rues structurantes de Nedroma met en exergue un modèle architectonique architectural organisationnel, une médina qui se décline comme un creuset de la citadinité et une expression vivante du patrimoine à la base de l'identité nédromie. Forgée par la dynastie des Mourabitoun, c'est à l'évidence l'histoire de cet espace emblématique qui est à l'origine de la perpétuation d'une certaine organisation socio- culturelle, voire spatiale. Une simple balade au travers des rues structurantes met en exergue un modèle architectonique architectural organisationnel. A commencer par le centre de la ville où trône la Grande Mosquée et se fait la prière du vendredi et la khotba, sans oublier son annexe qui n'est tout autre que Hammam Al Bali, symbole s'il en est de la purification liée à la prière, fondé en l'an 1000. Cette description serait incomplète si elle n'était pas accompagnée par une référence à la Tarbi'â, cette placette rectangulaire où les Nedromis se retrouvent pour ensuite accomplir leurs devoirs de musulmans. Ville précoloniale, ayant conservé toutes les caractéristiques d'une médina, dans le sens d'une ville arabo-musulmane, chère à cheikh Kaddour Benachour Ez-Zerhouni, c'est aussi l'histoire d'un legs culturel dont l'héritage est resté le seul témoin des anciennes traditions encore vivaces. Ce legs est représenté dans les pratiques sociales et culturelles qui permettent de mettre en relief la structure de l'espace domestique et les fonctions des éléments structurels de la maison traditionnelle, communément appelée «Dar» où la convivialité et les richesses culinaires occupent une place de choix. De l'avis même du Dr Gilbert Granguillaume: «Nedroma fait partie de ces merveilleuses médinas du Maghreb, toutes éclatantes de blancheur au soleil méditerranéen, douées du pouvoir magique de rendre leur fils les plus intelligents, leurs filles les plus ravissantes, leurs vieillards les plus sages, et leurs murailles invulnérables aux assauts du temps.» Le secret de Nedroma réside aussi dans son éclatante manière d'avoir su conserver longtemps une architecture propre, un langage spécifique, une musique, un artisanat des plus prisés sans oublier des traditions séculaires irriguées le plus souvent par le soufisme porté par quelques saints et zaouïas. Ses enfants fréquentaient l'école française, mais ils allaient aussi apprendre l'arabe à la mosquée. Ainsi enracinés dans une solide tradition, ils n'eurent aucun complexe à prendre leur place dans un univers différent et donner à l'Algérie une brillante élite, comme suggéré par l'universitaire Djillali Sari. Une structure urbaine de la famille des médinas du Monde arabe, une tradition culturelle avérée, une identité ancrée dans un mythe d'origine, des rituels et des coutumes séculaires, tels sont les éléments fondateurs qui auront permis à Nedroma sinon d'être l'égale de Rome, du moins de rester elle-même face à la colonisation et aux mutations socio-économiques, tout en s'ouvrant à des horizons plus vastes dans l'assurance que confère la conscience d'un héritage assumé avec fierté. Microcosme s'il en est dune citadinité spécifique la médina est, depuis plusieurs décennies, bouleversée par un certain nombre de paradoxes que vivent au quotidien, et plus ou moins sereinement, ses habitants. Elle peut ainsi être présentée comme un laboratoire où se confrontent des pratiques perturbées par des choix associés aux mutations actuelles de la société. Le moins que l'on puisse dire à propos de Nedroma est que la médina résiste ou s'adapte à ces mutations sans pour autant sacrifier le souci de préserver coutumes et traditions face à la «modernité». La question du devenir de la structure urbaine précoloniale de la médina et la durabilité des activités artisanales, confient nos interlocuteurs, «nous interpellent à oeuvrer justement pour sauvegarder ce qui reste du riche patrimoine d'antan». C'est ce qui explique, outre mesure, les efforts déployés tant par les autorités que par la société civile pour sauvegarder des pans importants de la mémoire collective. A travers la restauration de la Grande Mosquée, Hammam Al Bali, les mosquées de Sidi Mendil et Al Keddarine dont la construction a précédé celle de la Grande Mosquée par les Mourabitoun. Sans oublier, s'il est permis de paraphraser le président de la République, cette magnifique petite lucarne proposée par Mohammed Benamar Zerhouni, l'ancien ministre de la Culture, sur le vaste univers poétique légué par Cheikh Kaddour Benachour Ez-Zerhouni.
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