Le chef du parti voudrait surtout prouver aux plus perplexes l'appui et la fidélité que lui vouent la base et ses instances à travers le territoire national. Les deux ailes opposées d'El Islah mènent une véritable course contre la montre à la veille du 1er congrès prévu pour la fin décembre. Hier, Abdallah Djaballah a réuni les responsables organiques et les chefs des 48 bureaux de wilaya. Prévu pour ce matin, le rendez-vous a été avancé, en fin de compte, d'une journée. La décision prise lundi, est motivée par le souci de la direction «de prendre toutes les dispositions nécessaires à la faveur de la crise que traverse le parti». Mais pour nombre d'observateurs, cette révision est loin d'être fortuite. En effet, le président d'El Islah a voulu contrecarrer la rencontre extraordinaire du conseil consultatif qui se tiendra aujourd'hui et à laquelle il s'est fermement opposé. Face à la détermination du président du madjliss echoura, M. Abdelwahab Boulahia veut organiser «vaille que vaille» cette réunion, et après l'échec des tentatives de réconciliation, le leader d'El Islah «n'avait d'autre choix que de devancer ses détracteurs pour battre en brèche le complot ourdi qui le vise personnellement», nous déclare un cadre du parti. Djaballah veut surtout prouver aux plus perplexes l'appui et la fidélité qui lui vouent la base et les instances du parti à travers le territoire national, après la série de démissions qui a touché des cadres dirigeants de cette formation. A travers cette initiative, Djaballah n'a fait, faut-il préciser, qu'emboîter le pas, ou plutôt s'inspirer de la méthode utilisée par M.Boulahia, qui a convié, contre toute attente, les membres du conseil consultatif à se réunir aujourd'hui, dans une session extraordinaire, prenant de court ainsi tout son monde, y compris le chef de parti qui avait donné la date du 25 novembre. «La situation est grave et nécessite des mesures d'urgence», explique Boulahia. Le parti pris de ce dernier en faveur des «frondeurs», nous renseigne sur le ton que va adopter le communiqué final sanctionnant la réunion d'aujourd'hui. Etant conscients de cet état de fait, les proches de Djaballah annoncent déjà que les conclusions de cette «rencontre sont non exécutoires». Interrogé sur le devenir des cadres «dissidents», M.Benkhelaf, vice-président de l'APN écarte toute chance de réconciliation, estimant que «malheureusement le divorce est totalement consommé». La situation est d'autant plus grave que ce dernier ne voit aucun inconvénient à ce «qu'ils quittent le parti».