En proie à une crise interne, le mouvement El Islah peine à retrouver sa stabilité. La concurrence entre les fidèles de Djaballah et les dissidents a atteint, ces derniers mois, une vitesse de croisière. Ils préparent, chacun de son côté, le premier congrès du parti. C'est pour riposter aux actions des « redresseurs » que le groupe de Djaballah a réuni, jeudi dernier à Alger, en session extraordinaire son conseil consultatif, instance suprême du parti entre deux congrès. A l'issue de cette rencontre, la décision d'organiser le premier congrès est maintenue. Des assises qui, selon un communiqué du conseil rendu public hier, vont se dérouler dans les plus brefs délais. Aucune date n'est avancée. Cette instance indique qu'elle a mandaté le bureau national du parti pour accélérer les préparatifs afin de « réussir le rendez-vous ». Rendez-vous qui était prévu pour la fin décembre 2004 puis reporté suite à l'exacerbation du conflit entre les deux ailes du parti. Une situation ayant amené la wilaya d'Alger et le ministère de l'intérieur à refuser d'octroyer l'autorisation au groupe de Djaballah pour organiser le congrès. Par ailleurs, le conseil consultatif d'El Islah a réitéré son soutien au président, Abdallah Djaballah, et son refus d'introduire des changements sur le règlement intérieur du parti. Afin de répondre aussi aux actions des redresseurs, les partisans de Djaballah se sont entendus sur l'organisation, prochainement, de la réunion du groupe parlementaire pour procéder au renouvellement des instances du parti au niveau de l'APN. Les redresseurs, qui comptent une dizaine de députés dans cette institution, ont déjà effectué cette opération. Sur le plan national, le parti de Djaballah a appelé les élus des autres formations, siégeant à l'APN, à soutenir la résolution déposée sur le bureau de l'APN par son groupe parlementaire et portant sur la politique générale du gouvernement. Le conseil consultatif a lancé un appel à l'adresse de l'institution de Amar Saâdani, président de l'APN, pour la programmation rapide du débat sur cette résolution.