Il s'exprimera, aujourd'hui, à Constantine sur la réconciliation nationale après un long silence qui a laissé place aux spéculations. Quatre jours après les attentats qui ont ébranlé la capitale, le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, s'est rendu hier, à l'hôpital Mustapha-Pacha pour s'enquérir de l'état de santé des blessées du mercredi noir. C'est la première apparition publique du chef de l'Etat après les attentats Kamikazes qui ont suscité l'indignation de la communauté internationale. Le président s'est vu donc dans l'obligation de rectifier son programme initial qui prévoyait, faut-il le rappeler, trois étapes uniquement, (L'Institut Pasteur, le centre de dispatching de Sonelgaz et la nouvelle cour d'Alger). L'escale improvisée de Mustapha constitue le point principal de la journée. En effet, depuis les terribles assauts terroristes, la capitale a sombré dans un climat de consternation générale. La panique et la psychose semblaient gagner les esprits. La sortie effectuée, hier, par M.Bouteflika avait cette charge symbolique par laquelle il était aisé de comprendre que la République algérienne n'a jamais vacillé devant la menace terroriste, quelles que soient ses origines. C'est là, en effet, le message que voulait transmettre le président de la République à travers sa sortie effectuée hier à Alger, non seulement à l'endroit des citoyens algériens mais, également, à l'intention du monde entier dont le regard est braqué sur l'Algérie depuis le drame de mercredi. Au CHU Mustapha, le président a exhorté les responsables et le personnel médical à prendre soin des blessés et à faire de leur mieux pour les aider à surmonter cette épreuve, avant d'achever sa visite. Contrairement aux thèses de certains observateurs, Bouteflika s'est contenté, hier, de réconforter les blessés sans toutefois commenter les attentats, revendiqués par la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Il aura, certainement, l'occasion de le faire aujourd'hui à Constantine où il va tenir un discours à l'occasion de la «Journée du savoir». Selon certaines indiscrétions, le chef de l'Etat consacrera une partie importante de son intervention pour défendre son projet sur la réconciliation nationale, choix irréversible du peuple algérien. Après les mises au point du chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, et de son ministre de l'Intérieur, M.Yazid Zerhouni, ce sera aujourd'hui au tour du chef de l'Etat de s'exprimer sur la question, après un long silence qui a laissé place aux spéculations. Par ailleurs, la capitale a renoué hier avec les bains de foule. Devant la nouvelle cour d'Alger, notre attention par une banderole sur laquelle l'on peut lire «les habitants de Bourouba soutiennent le président de la République». Une banderole qui serait passée inaperçue si l'auteur de l'attentat kamikaze du Palais du gouvernement n'était pas originaire de ce quartier. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a honoré dans cette cour, les dix premiers lauréats de la 14e promotion des étudiants de l'Ecole supérieure de la magistrature. Auparavant, tôt dans la matinée d'hier, le personnel du nouveau Centre national de conduite du système électrique s'affairait encore à mettre de l'ordre dans cette imposante bâtisse construite par l'entreprise Sonelgaz dans la localité de Gué de Constantine, à Alger. L'événement était exceptionnel. Il est question de l'inauguration officielle par la premier magistrat du pays de cette nouvelle construction mise en oeuvre pour un coût global de 136,5 millions de dollars. M.Abdelaziz Bouteflika a donc inscrit au programme de sa sortie effectuée sous un ciel pluvieux, en ce dimanche 15 avril 2007, l'inspection du nouveau centre CNC constituant indéniablement la «fierté» des cadres dirigeants de Sonelgaz, à commencer par son premier responsable, M.Noureddine Bouterfa. En vue de son inauguration, M.Bouteflika est arrivé aux portes du CNC aux environs de 11h de la matinée d'hier. Le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, était sur les lieux quelques instants auparavant, de même que l'ensemble des employés de Sonelgaz, mobilisés pour assurer un meilleur accueil au premier magistrat du pays. Ce dernier arrivé en compagnie de M.Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le président de la République a reçu des explications détaillées au sujet de la fonctionnalité du Centre de conduite électrique. Le CNC a pour mission d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande en électricité ainsi que la protection du système électrique national, présentant notamment, comme avantages, l'optimisation des moyens de production et le dispatching économique de l'électricité. Le président de la République a inauguré aussi, à Dely Ibrahim, l'Institut Pasteur d'Algérie qui a été lancé en 1976 avant de voir les travaux interrompus en 1985. Depuis cette date, les travaux étaient demeurés bloqués jusqu'au mois d'avril 2005, pour des raisons financières. Ce n'est, en effet, qu'à partir de cette date que le chef de l'Etat a ordonné la poursuite des travaux après un arrêt de vingt ans. Il faut souligner que l'Institut Pasteur d'Algérie, qui s'étend sur 26 hectares, comprend une dizaine de laboratoires.