Un rapport de la présidente de la Commission de l'Union africaine est établi sur la situation au Mali et dans la région sahélo-saharienne. C'est en Ethiopie que le Conseil de sécurité africain a examiné la situation au Mali pour constater que la situation sécuritaire a continué d'être préoccupante, marquée qu'elle est par la poursuite des attaques criminelles et terroristes, qui ont affecté aussi bien le nord du Mali que le centre et le sud du pays. L'UA attribue de nombreuses attaques dans le nord du pays à Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), à Al Mourabitoune et au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), voire à Ançar Eddine. Plusieurs autres attaques perpétrées dans le Centre-Ouest et le Sud-Est, souvent non revendiquées, sont régulièrement attribuées à un Front de libération du Macina dirigé par un certain Hamadou Kouffa et qui serait composé d'anciens combattants du Mujao, ou au mouvement religieux dit «Dawa». Tout ceci a fait que la situation humanitaire dans le nord du Mali reste un sujet de préoccupation car d'après le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), à la date de juin 2015, l'on comptait 90.000 personnes déplacées internes, un chiffre en baisse de 12% par rapport à mai 2015, où le nombre de déplacés internes s'élevait à 102.000. Le montant total des fonds requis pour la réponse humanitaire au Mali s'élève à 377.000.000 de dollars pour l'année 2015. À la date du 5 août 2015, seuls 125.000.000 de dollars avaient été mobilisés, soit 33% des besoins. L'UA rappelle qu'un Accord pour la paix et la réconciliation au Mali 2015 issu du Processus d'Alger a été signé le 15 mai par le gouvernement, les mouvements de la Plateforme et la médiation internationale avec la détermination de l'UA à prendre les mesures qu'appellerait la situation, y compris des sanctions à l'encontre de tous les groupes ou individus dont l'action constituerait une entrave à la mise en oeuvre de l'accord. Le Comité de suivi de l'accord (CSA) a tenu sa première réunion à Bamako. Il est constitué des parties maliennes et de la Médiation internationale élargie composée de l'Algérie, chef de file, des pays voisins (Burkina Faso, Mauritanie, Niger, Nigeria et Tchad) et d'autres partenaires multilatéraux. Le CSA a tenu deux autres sessions en juillet 2015 et août. Le CSA a adopté son règlement intérieur qui prévoit une réunion plénière de tous ses membres, présidée par l'Algérie et constituant l'instance stratégique et politique et des sous-comités codirigés par l'Algérie et par l'UA/Misahel qui participe activement aux travaux du CSA. La Commission de l'UA, y compris à travers la Misahel, a poursuivi ses efforts de mise en oeuvre du Processus de Nouakchott sur le renforcement de la coopération sécuritaire et l'opérationnalisation de l'Architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne. Outre les attaques terroristes qui continuent d'affecter le Mali, l'UA a relevé les actes terroristes perpétrés par Boko Haram au Nigeria et dans les pays voisins. La situation dans la région sahélo-saharienne est aggravée par la prolifération d'armes provenant des arsenaux libyens, ainsi que par la poursuite de la violence et l'effondrement de l'autorité de l'Etat en Libye, ce qui a permis à des groupes terroristes, y compris l'Etat islamique (EI), d'y établir des sanctuaires. Il importe, en outre, de noter les nombreux cas de saisie de drogue, qui attestent de l'ampleur du trafic illicite de drogue dans la région et les liens croissants entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.