Les migrants sont revenus en force pour errer dans les rues des villes La question des migrants subsahariens et syriens revient au-devant de la scène à Béjaïa. Les participants au conclave initié avant-hier, par le Cddh (Centre documentaire des droits de l'homme) de Béjaïa autour de la question de la prise en charge des migrants subsahariens et syriens, ont convenu de se retrouver demain mardi pour la rédaction de la déclaration et éventuellement décider de la date de la tenue du rassemblement dont le principe a été retenu samedi. La question des migrants subsahariens et syriens revient au-devant de la scène à Béjaïa. La société civile s'en préoccupe et se concerte pour mettre encore une fois les pouvoirs publics devant leurs responsabilités. Réunie samedi, sous la houlette du Cddh de Béjaïa, la société civile a largement débattu de la «préoccupante situation des réfugiés et des migrants», qui affluent en force vers la ville de Béjaïa et d'autres localités, depuis quelques mois. A la veille de la saison d'hiver, les citoyens de Béjaïa se retrouvent comme l'an dernier dans une rencontre exceptionnelle, qui a porté sur la situation jugée «déplorable des migrants et réfugiés subsahariens et syriens» avec au bout un constat alarmant caractérisé par «l'absence de l'Etat», qui, selon les participants, «ne fait aucun effort pour régulariser leur situation», et «les traite avec humiliation...». Après un profond débat sur la problématique, les conclavistes ont décidé d'interpeller les pouvoirs publics quant aux mesures urgentes à prendre dont notamment «un accueil digne», «la mise en place d'une structure d'accueil adéquate», «le recensement de cette population de migrants afin de prodiguer les droits les plus élémentaires», à savoir «l'accès à l'école, à la santé et au travail...». Pour rappel, une initiative similaire a été initiée par plusieurs organisations politiques et associatives l'année dernière. Une action de protestation a été même initiée devant le siège de la wilaya pour «dénoncer l'abandon des pouvoirs publics de ces réfugiés de guerre et d'exiger leur prise en charge effective». Conséquemment, une prise en charge s'ensuivit, a confirmé, hier, Hocine Boumedjane, le responsable du Cddh de Béjaïa et l'initiateur du conclave, expliquant qu'«au lendemain de notre action de protestation, les migrants ont été, regroupés dans un camp de toile à Saket», sur la côte ouest de Béjaïa. Présents illégalement à Béjaïa, ils ont été, en effet, regroupés puis conduits par bus en direction de la capitale en compagnie du chargé des affaires sociales à l'APC de Béjaïa. Ils avaient été ensuite reconduits aux frontières, à Tamanrasset. L'opération de regroupement s'était déroulée à Béjaïa en présence de différents organismes, dont le Croissant-Rouge, la daïra, la Protection civile, la direction de l'action sociale de Béjaïa, la direction de la santé et les services de police. Les migrants subsahariens ont subi des examens médicaux pour embarquer vers Alger. «Un an après, force est de constater, que ces migrants sont revenus en force pour errer dans les rues des villes, livrés à eux-mêmes», ajoute le président du Cddh mettant en exergue la réapparition des mêmes conditions de vie qui non seulement représentent un danger pour les migrants, mais également pour les habitants de la ville et ce, sur tous les plans. Les migrants clandestins ont commencé à réinvestir la rue au mois d'avril dernier à la faveur des éclaircies printanières... Cette nouvelle vague n'a pas manqué de susciter l'inquiétude chez la population de Béjaïa, qui découvre chaque matin leur présence de plus en plus importante et assez contraignante dans le sens où ces migrants font preuve de harcèlement, ne serait-ce que dans leur manière de quémander. «Le phénomène prend chaque jour un peu plus d'ampleur», constate un citoyen, ne manquant pas au passage de rappeler les inconséquences de l'ancienne vague qui s'est singularisée par des décès, des accidents, des agressions, des vols et des maladies pouvant nuire à la société locale. Bien qu'aidés par les habitants à partir de dons de nourriture, les Subsahariens ne se sont pas toujours contentés de mendicité. Les faits nous rappellent des affaires d'escroquerie, de falsification dans lesquelles ont toujours excellé les Maliens notamment.