Il ne désespère pas de remettre en selle l'ex-FIS, parti dissous, acteur principal de la tragédie nationale, exclu de la scène politique par la volonté populaire. Chasser le naturel il revient au galop. L'ancien chef de l'ex-AIS qui fait des pieds et des mains pour revenir sur la scène politique a beau essayer de cacher sa propre nature, elle refait malgré tout surface. Il a tenu, le 4 octobre, un discours particulièrement violent sur le plateau de la chaîne de télévision privée El Watan. Un trait de personnalité commun à tous ceux qui ont pris les armes pour mettre à genoux les institutions de la République au cours de la décennie noire. Une République qui a fini par accueillir dans son giron tous ces égarés qui ont décidé de déposer les armes et de bénéficier des dispositions que leur offre la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, oeuvre marquante du premier mandat du chef de l'Etat. La page de la violence armée a été définitivement tournée et la Réconciliation nationale consacrée dans la cadre d'un référendum organisé en 2005. Le peuple a définitivement scellé le sort de l'ex-parti dissous. L'ex-FIS a été exclu de la scène politique par la volonté populaire. Madani Mezrag, acteur de premier plan de la tragédie nationale, ne l'entend pourtant pas de cette oreille. «Nous allons présenter un dossier complet au ministère de l'Intérieur et nous allons obtenir l'agrément», a déclaré sûr de lui, l'ancien chef du bras armé de l'ex-FIS. «Celui qui va me donner des ordres n'est pas encore né» a-t-il ajouté sur un ton menaçant tout en affirmant que certains responsables de l'époque lui avaient assuré qu'il pourrait investir le champ politique. «Benflis nous a demandé d'attendre un an, deux ans pour activer dans d'autres partis politiques pour ne pas compromettre l'accord. J'ai répondu et je lui ai dit que je vous offre cinq ans», a-t-il assuré. Quand bien même a-t-il obtenu cette assurance, que pèse-t-elle face à la force de la loi? L'ancien chef de l' AIS qui n'est pas dupe à ce point, feint de l'ignorer et adopte une attitude de maître chanteur. Le président de la République qui s'est exprimé à ce propos le lui a rappelé sans le nommer. «Nous relevons aujourd'hui des propos et des actes inappropriés de la part de certains bénéficiaires des dispositions de la Concorde civile, que nous préférons qualifier d'égarements, mais face auxquels nous tenons à rappeler les limites qui doivent être respectées et sur lesquelles l'Etat sera intransigeant», a déclaré Abdelaziz Bouteflika dans un message adressé à la nation à l'occasion de la célébration du 10ème anniversaire de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. L'ancien chef de l'AIS est sur le point de se mettre hors la loi. Veut-il renouer avec son passé? A-t-il oublié qu'il avait défié la République en prenant le maquis? Madani Mezrag pousse l'outrecuidance jusqu'à inverser les rôles pour se refaire une virginité. Il se pose en victime expiatoire. Il justifie son passage à l'acte et la violence pour laquelle il a opté. «Nous n'avions pas d'armes et nous n'avions pas de projet djihadiste, nous ne faisions partie d'aucun mouvement armé takfiriste ou extrémiste. Nous avons fui dans les maquis avec nos soldats pour nous protéger, nous défendre, protéger nos vies. Et lorsque nous étions pourchassés par ceux qui voulaient nous tuer, il fallait trouver les moyens pour nous défendre», a-t-il indiqué. Paranoïaque! Un exemple type de victimisation qui ne lui ouvre en rien les portes d'un nouveau parti qui refermera les germes de la discorde, de la rancune et d'un projet de société étranger à la culture algérienne. Le peuple a tranché de manière définitive: il n'y aura point de retour en arrière. Toute autre démarche consistera à transgresser la loi et sa parole souveraine.