L'ambition affichée par Tony Blair ressemble assez à celle du président français, Jacques Chirac. L'initiative en direction de l'Afrique, prise par le Premier ministre britannique, Tony Blair, objet aujourd'hui d'une réunion à Alger, est l'une des innombrables actions entreprises par les pays riches dans la perspective de sortir le continent noir de son sous-développement. Les Etats-Unis, la Chine et la France, ont également montré une disponibilité à venir en aide à l'Afrique, depuis que cette dernière s'invite aux réunions du G8 grâce au Nepad, un plan d'action politico-économique qui, rappelons-le, bénéficie du soutien des grandes puissances. La particularité de la démarche anglaise est qu'elle s'appuie sur le Commonwealth (un rassemblement de pays ayant été d'anciennes colonies britanniques). L'ambition affichée par Tony Blair ressemble assez à celle du président français, Jacques Chirac, qui vient de sortir victorieux d'une rencontre au Sommet ayant réuni les pays francophones. Les deux chefs d'Etat dont les pays ont été des empires régnant sur une grande partie du monde, entendent, chacun de son côté, profiter de la volonté de l'Afrique de s'en sortir pour asseoir leur influence dans le continent. Le Commonwealth, comme l'Organisation internationale de la francophonie, sont des entités qui donnent aux deux pays l'opportunité de contrecarrer la domination du monde par les Etats-Unis. Le fait que les initiatives française et britannique prennent les raccourcis de ces organisations, alors qu'il eut été plus profitable pour l'Afrique que les deux pays fassent cause commune, met à nu les ambitions de la France et la Grande-Bretagne. En effet, il semble qu'une bataille pour le leadership s'est engagée autour du continent noir. La France est d'ores et déjà prête à casser sa tirelire pour aboutir à ses fins. Et pour preuve, le président du pays d'origine de la francophonie, qui prend option pour le microcrédit, a annoncé lors du Sommet de Ouagadougou, la création d'une facilité de 20 millions d'euros, qui bénéficiera en premier lieu aux pays francophones de la zone de solidarité prioritaire. Un geste que n'oublieront, sans doute pas, les pays bénéficiaires de cette largesse française. De son côté, le Premier ministre britannique qui compte ratisser large en soumettant son projet au prochain Sommet du G8, espère faire profiter toute l'Afrique de son initiative. Une démarche qui va donc au-delà des pays africains membres du Commonwealth et réduit, de fait, l'action française à sa plus simple expression, bien que ce pays tienne à ces rencontres périodiques avec l'Afrique, à travers les fameuses réunions France-Afrique. Seulement, ce genre de rencontres n'ont pas été d'un apport conséquent pour le développement du continent. Abritant la rencontre initiée par le Commonwealth, l'Algérie fait partie, sans conteste, de cette sphère géostratégique convoitée par les grandes puissances. La diplomatie algérienne, sans doute, consciente du poids du continent et partant de l'Algérie, semble donner la priorité à la capitalisation des initiatives, tant française que britannique.