S'agit-il de nouvelles pressions pour contraindre les autorités algériens à lâcher du lest concernant certains dossiers économiques et particulièrement la privatisation du secteur pétrolier ? Au-delà de la complexité qui caractérise les relations algéro-américaines, le communiqué rendu public, lundi, par le département d'Etat appelle plusieurs lectures. On peut suggérer que le ministère américain des Affaires étrangères n'a fait qu'adresser une simple mise en garde à ses ressortissants comptant se rendre dans notre pays où à ceux qui y sont déjà installés, en raison du terrorisme qui continue de frapper certaines régions isolées. Simplement, il faut bien admettre que le communiqué du département d'Etat reconnaît l'amélioration de la situation sécuritaire, et qu'il lui fallait peut-être se contenter du “travel warning” qui, chaque début d'année, déconseille aux Américains certaines destinations jugées à haut risque. De ce point de vue, il apparaît clair que la position de Washington à l'égard d'Alger est sévère. Pis, elle enregistre un revirement. Williams Burns, de passage à Alger, avait pourtant gratifié d'un bon point le gouvernement algérien en affirmant haut et fort que les Etats-Unis étaient enfin prêts à aider l'Algérie militairement pour lutter contre le terrorisme. C'était il y a à peine un mois. Qu'est-ce qui a donc changé ? S'agit-il de nouvelles pressions pour contraindre les autorités algériennes à lâcher du lest concernant certains dossiers économiques et particulièrement la privatisation du secteur pétrolier ? Il est vrai que les Américains ont exercé un véritable forcing pour l'ouverture du capital de Sonatrach. Le retrait de l'avant-projet sur les hydrocarbures peut-il expliquer l'attitude de la Maison-Blanche, bien que les intérêts US en matière d'exploitation pétrolière soient en pole position en Algérie ? Cependant, d'autres éléments externes peuvent être à l'origine de ce changement. En premier lieu, la perspective d'une guerre contre l'Irak et les multiples pressions auxquelles sont soumis les pays qui n'ont pas encore apporté leur caution à la volonté du Pentagone. Alger serait-elle alors victime d'un “harcèlement” de ce genre ? Ensuite, il y a lieu de relever la sempiternelle guerre de leadership économique au Maghreb et ses répercussions sur l'état des relations entre les pays de cette région et les USA. Mais sur cet aspect-là, l'Amérique, qui a lancé en 1997 un plan de soutien économique en direction de l'Afrique du Nord, n'a jusqu'à présent pas investi le moindre dollar en dehors du secteur des hydrocarbures. S. T.