Objectif : appliquer la décision de justice en récupérant au profit des redresseurs les biens de ce parti. Nouveaux rebondissements dans la désormais traditionnelle crise du FLN. Alors que les 48 délégués désignés par Belkhadem, dont les 14 ministres ainsi que les membres du bureau national du mouvement de redressement, ont mis les bouchées doubles ce week-end afin de finaliser avant demain la mise en place des commissions de wilaya, le bras de fer entre redresseurs et anciens pro-Benflis vient de connaître un nouveau pic de tension qui promet pas mal de rebondissements et d'événements dans le courant des deux semaines à venir. Ce jeudi, une rencontre que devait tenir des kasmas d'Alger, a fini par être annulée dans le but d'éviter les débordements et les complications en attendant que la décantation finisse de s'opérer. C'est ainsi que nous apprenons que «le mouvement de redressement, aidé en cela par ses 14 ministres, est en train de battre le rappel de ses troupes disséminées à travers tout le territoire national». L'objectif est d'aller dans les prochains jours vers «une gigantesque marche devant drainer entre 10.000 et 15 000 personnes afin de récupérer pacifiquement le siège national du parti». Nos sources, qui disent que les préparatifs allant dans ce sens vont bon train, ajoutent que «cet objectif entre dans le cadre de l'application d'une décision de justice rendue dans ce sens». L'appel à cette marche, du reste, «est lancé, entre autres, par les 52 auteurs de la plainte qui ont ordonné l'annulation du 8e congrès ainsi que toutes les autres décisions qui en ont résulté». C'est d'ailleurs dans le même sens qu'une demande d'application de cette décision de justice a été introduite auprès du ministère de l'Intérieur ainsi que les autres autorités concernées afin que les «anciens pro-Benflis, dont certains sont directement concernés par la plainte, veuillent bien quitter le siège et permettre que le congrès se tienne dans de bonnes conditions». Abdelhamid Si Affif, joint par téléphone, nous confirme qu'«Abada a commis un faux et usage de faux en scannant la signature de Belkhadem afin de procéder à la nomination de quelque 300 responsables en charge de la mise en place des commissions de wilayas, dont beaucoup ne sont même pas militants, alors que d'autres s'étaient distingués par leurs atteintes aux symboles de la République». Aux yeux de notre interlocuteur, «Abada et les siens tentent de reconduire les mêmes ingrédients qui avaient présidé à la tenue du congrès précédent en embrigadant les militants et en procédant à des désignations par cooptation pour le moins douteuses». Loin de se laisser démonter pour autant, Si Affif dénonce au passage «la casse dont ont été victimes les bureaux de trois redresseurs». Il estime, à ce propos, que «si l'acte commandité par Abada a été commis à la veille de la tenue du sommet du Nepad et des 5+5, c'est que des troubles en étaient recherchés puisqu'il était attendu que nous réagissions violemment à cette véritable agression, ce qui aurait également eu pour conséquence de retarder, voire d'annuler, les préparatifs pour la tenue du 8e congrès que nous voulons toujours rassembleur. Bien sûr, nous ne sommes pas tombés dans le piège en nous en remettant à M. Abdelaziz Belkhadem». Pour ce qui est de la tenue du congrès en lui-même, si nous obtenons officiellement confirmation que l'opération de mise en place des commissions de wilaya prendra fin ce dimanche, il sera juste accordé une semaine ou deux à l'ensemble de ces structures afin que se tiennent les congrès régionaux. Comme ne cesse de le marteler Belkhadem, donc, le congrès national a toutes les chances de se tenir avant la fin de cette année. Le tout est de savoir au profit de qui, dans quelles conditions, et si le FLN en sortira grandi et capable de rester la première formation politique du pays au moment où le président lui-même évoque une prochaine reconfiguration de la «carte politique algérienne».