Sans doute, l'avantage de la nouvelle génération d'écrivains algériens, ou du moins une partie d'entre elle, est cette faculté parfois spontanée, de passer d'une langue à l'autre sans éprouver trop de difficultés. C'est le cas du jeune nouvelliste Mohamed Walid Grine, rencontré au stand des éditions Apic du Salon international du livre. Le jeune homme qui a publié son premier livre il y a deux ans et demi, quand il avait tout juste vingt-huit ans, révèle que son prochain ouvrage est écrit en langue arabe. Le livre en question est terminé et finalisé, il ne reste que l'étape finale qu'est l'édition pour que le public et les lecteurs puissent y avoir accès. Mohamed Walid Grine n'en dit pas plus pour le moment. En attendant, il continue de présenter et de dédicacer son premier livre littéraire intitulé «Les autres». A côté de son éditrice, l'infatigable Malika Laib, Mohamed Walid Grine dédicace ses ouvrages et fait preuve d'une humilité qu'on retrouve rarement chez les jeunes auteurs qui ont souvent hâte d'étaler leurs connaissances et d'évoquer leur génie littéraire devant les journalistes. Dans le cas de Mohamed Walid Grine, il y a lieu de le dire, c'est tout à fait le contraire. C'est à peine si on arrive à le faire parler. Et quand il le fait, ce n'est aucunement pour exhiber un «je» égocentrique repoussant, mais c'est plutôt pour nous parler de ses écrivains préférés, ceux qui lui ont fait aimer la lecture d'abord, avant d'aimer l'écriture et d'en devenir un adepte inconditionnel. Mohamed Walid Grine souligne entre deux signatures: «Un auteur est d'abord un lecteur, un grand lecteur, avant de devenir un écrivain.» Et dans son cas, il a commencé très jeune, d'abord à seulement parcourir avec une grande passion les bandes dessinées et à l'époque, c'est-à-dire quand il avait à peine huit ans et un peu moins, il lisait mais n'arrivait pas encore à comprendre le sens de ce qu'il lisait. Mais quand il aura cette faculté, il dévorera des centaines de BD avant de passer aux romans. Et, se souvient-il, c'est lorsqu'il fut lycéen qu'il a lu les auteurs universels qui lui ont fait vraiment aimer la littérature. Contrairement à pas mal de jeunes auteurs, ce ne sont pas les Balzac, Flaubert, Maupassant, Zola et autres classiques français que Mohamed Walid Grine appréciait le plus. Ses livres de chevet à lui, c'étaient ceux de Tolstoï et surtout Dostoïevski. «Les romans qui m'ont le plus marqué durant mes lectures de jeunesse,ce sont «Les nuits blanches» et «Carnets du sous-sol» de Dostoïevski», affirme Mohamed Walid Grine. Ce dernier évoque aussi un certain nombre de romanciers américains à l'instar de Raymond Carver. Ce dernier l'a énormément inspiré et particulièrement envouté au point de le pousser à passer de la lecture à l'écriture, nous apprend notre interlocuteur. Quant à l'importance que revêt le Sila pour le jeune écrivain qu'il est, Mohamed Walid Grine nous confie qu'il s'agit d'abord et avant tout d'un espace de convivialité. Il permet de découvrir de nouveaux lecteurs, de nouveaux éditeurs et de nouveaux écrivains. «On peut aussi y acheter les livres de nos auteurs préférés», ajoute notre interlocuteur.