Le concept de la sécurité en Méditerranée est défini par des règles tracées par les puissances occidentales. Pour la première fois depuis son «intégration» à l'Otan, l'Algérie devra combiner ses capacités militaire navales et aériennes pour se mettre au diapason des forces constituant la MCM Forsouth. Selon l'attaché de presse de la marine algérienne, le colonel Adnane Chérif avait déclaré, le matin même de l'escale de la flottille de l'Otan, que l'objectif était pour l'Algérie de parvenir à «surveiller et contrôler les voies de communication afin de se prémunir contre tout acte malveillant dans la Méditerranée». En 2001, des exercices similaires avec des forces de l'Otan se sont déroulés au large d'Alger, mais ne concernaient que le côté de la communication par le signal, le chiffre, le pavillon et autres signaux de communication en temps de guerre. Mais cette fois-ci, les exercices sont plus poussés et plus importants, car ils impliquent la combinaison des moyens navals et aériens. La maîtrise du ciel et de la mer est une condition pour une sécurisation de la Méditerranée, et l'Algérie qui vient d'acquérir de nouveaux moyens à la mesure de sa politique, cherche avant tout à se mettre au niveau des puissances qui constituent l'Otan, et de mériter, par là-même, de «décrocher» des missions humanitaires ou de maintien de l'ordre, sous l'égide du traité de l'Atlantique-Nord, ou sous l'égide de l'Otan. Le 17 novembre dernier, le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah était à Bruxelles pour prendre part à la réunion à laquelle étaient présents ses homologues de la zone méditerranéenne en vue de renforcer la coopération en matière de sécurité et de maintien de l'ordre dans la région. Le 25 novembre, le secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer a effectué une visite très médiatisée à Alger au cours de laquelle il insista sur la nécessité de renouer le «dialogue méditerranéen». Depuis le 11 septembre 2001, l'Algérie a soudainement fait l'objet d'un brusque regain d'intérêt. Les Etats-Unis, pris de panique après les attentats qui ont ciblé New York et Washington, offrent un rôle inattendu au pays qu'ils lorgnaient auparavant avec hauteur et circonspection. Bien sûr, le concept de la sécurité en Méditerranée est défini selon des formules encore ambiguës, mais pour l'Europe occidentale, comme pour les Etats-Unis, leur sécurité commence bel et bien à partir de la rive sud de la Méditerranée.