Prévenir et sécuriser la navigation maritime contre tout acte de terrorisme. Comme programmé depuis plusieurs semaines, des manoeuvres navales Algérie-Otan ont eu lieu, hier, en haute mer pas loin des eaux territoriales algériennes. Face aux quatre navires de guerre de l'Otan, une flottille constituée par l'Alpins et le Chioggia italiens, le Turia espagnol et l'Edremit turque, l'Algérie s'est exercée avec une combinaison mer-ciel entre ses navires et son aviation. L'objectif est pour la flottille de l'Otan d'exercer l'Algérie à une meilleure vigilance et sécurité dans la Méditerranée. La force de lutte contre les mines du Sud de l'Europe (MCMForsouth/Otan), dont le siège est à Naples, en Italie, a, à son actif, des années d'interventions aussi bien en Méditerranée que dans les Océans, tire sa force principale de ses aptitudes à anticiper le danger, avec un total de près de 60.000 bateaux interrogés, 75 navires interpellés et 488 escortés. Les trois dragueurs de mines et la frégate qui constituent l'ensemble de la flottille devaient être accompagnés par un navire de guerre grec, qui n'a pas fait le voyage «pour des raisons techniques», précise le capitaine Paulo Polidoro, commandant de la flottille. Pour l'Algérie, il s'agissait avec ces exercices avec la Mcmfs de «renforcer et consolider l'interopérabilité, de se mettre au diapason des forces de l'Otan en renouvelant le contact et l'apprentissage et, enfin, d'arriver à contrôler et sécuriser la Méditerranée contre tout acte de terrorisme (attaques et mines)». Tout porte à croire que l'Algérie se trouve à la veille de son adhésion à l'Otan. La récente visite du général-major et patron de l'armée Ahmed Gaïd Salah au siège de l'Otan, à Bruxelles, dans sa première grande sortie va un peu dans ce sens, bien que les aspects techniques de la collaboration entre l'ANP et l'Otan, notamment concernant les aspects de la lutte contre le terrorisme, semblent avoir pris le dessus des négociations. Le basculement en devenir de l'armée algérienne dans la professionnalisation, la technicité et la maîtrise des moyens modernes nécessaires aux missions dont elle souhaite être investie - humanitaire et maintien de la paix au plan régional et continental - a eu le «bon effet» de la «dépolitiser». Mise hors du champ du temporel algérien, elle revient aux soucis premiers de toute armée moderne: accéder à la haute technicité et en maîtriser les leviers, s'affirmer comme une puissance régionale qui en impose, afin d'être investie de missions - tant pour l'ONU que pour l'Otan - humanitaire et de sécurité.