Fadjr Libya s'étonne de la nomination de Bernardino Leon aux Emirats Les attentats se sont multipliés depuis août dernier, aussi bien du côté de Benghazi, fief du général Haftar, que de Tripoli, zone où prédominent les milices de Fadjr Libya. Plusieurs réunions sur la situation en Libye sont prévues dans les pays voisins, dont une très prochainement à Alger, a annoncé hier le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. En effet, l'Algérie va abriter, dans quelques jours, la 7ème session des pays du voisinage de la Libye consacrée aux enjeux de la stabilité de la région. M.Messahel a réitéré la position de l'Algérie quant à «une solution politique et un gouvernement d'union nationale pour remettre la Libye sur les rails de la stabilité». Ce gouvernement «aura une tâche très lourde» puisqu'il aura «à gérer une transition, à préparer des élections, et aura donc besoin d'un soutien international et l'Algérie apportera sa contribution dans la limite de ses lois et ses moyens», a précisé M.Messahel qui a rappelé, à cette occasion, qu' «un accord libyen qui prévoit la transition est déjà sur la table et qu'il faisait l'unanimité, même s'il y a des parties qui veulent plus». Concernant la libre circulation des armes dans ce pays, il importe de relever que le trafic des armes a fait de la Libye «une poudrière», nécessitant sa prise en compte par la communauté internationale et par l'ONU, surtout que la connexion entre le crime organisé et le terrorisme vient aggraver la situation sécuritaire dans toute la région du Sahel. Sachant que l'ANP assume une lourde tâche, contraignante et difficile, en surveillant une frontière de près de 1000 km, il faut également mentionner l'infiltration des groupes terroristes qui, venant d'Irak, de Syrie et de l'est de la Libye, ont investi le Mali, notamment dans l'Azawed, où ils ont tenté d'imposer un projet sécessionniste. C'est dire combien il importe d'oeuvrer pleinement et rapidement à la conclusion d'un accord de gouvernement d'union nationale en Libye et c'est ce à quoi l'Algérie va encore s'employer dans les jours qui viennent. Le contexte demeure à la fois ardu et explosif, puisque les attentats se sont multipliés depuis août dernier, aussi bien du côté de Benghazi, fief du général Haftar, que de Tripoli, zone où prédominent les milices de Fadjr Libya. Pas plus tard que la semaine dernière, 13 soldats gouvernementaux ont été tués à Benghazi par des terroristes lors d'attaques perpétrées, dans l'est de la Libye, selon un porte-parole de l'armée affiliée au gouvernement de Tobrouk reconnu par la communauté internationale.. «La plupart des soldats ont été tués par des mines placées par des organisations terroristes», a déclaré le porte-parole militaire Miloud al-Zawi à l'agence de presse officielle du gouvernement de Tobrouk, Lana. Tout en indiquant que 16 militaires avaient été tués, il n'a d'ailleurs énuméré que les noms de 13 d'entre eux, sans préciser quand et comment les trois derniers soldats avaient succombé. Selon Lana, ils auraient péri dans les différents points de combat entre les forces de Hafar et celles des milices islamistes qui tentent d'investir Benghazi, également ciblée par celles de l'Etat islamique. Sur un autre plan, après l'annonce de la nomination de Bernardino Leon à la tête d'une importante institution des Emirats arabes unis, le président du Congrès national général (CGN) a, dans une lettre au secrétaire général de l'ONU et au président en exercice du Conseil de sécurité, exigé des explications à propos de cette «désignation» en qualité de directeur de l'Académie diplomatique des EAU. Le président du Congrès général libyen, M.Nouri Abo-Sahmein, a précisé que «cette nomination de M.Léon qui avait été chargé d'assumer la tâche de médiateur neutre et équitable en Libye, lui confère une position dans un pays impliqué dans le conflit en Libye». Pour Tripoli, il s'agit là d'une «nomination suspecte» et «sans précédent» et «l'acceptation des propositions de ce médiateur qualifiées d' impartiales et neutres, constitue un mépris pour le sang du peuple libyen et ses sacrifices depuis le déclenchement de la révolution du 17 février». Prenant prétexte de ce fait, M.Abo-Sahmein a mis en doute l'impartialité de la médiation onusienne tout entière, considérant ni plus ni moins que sa crédibilité devient sujette à caution. Fort heureusement, il a nuancé son propos en réitérant la disponibilité du CGN à contribuer à la solution politique et au dialogue libyen, ce qui laisse augurer d'une relance possible et, faut-il l'espérer, concluante du processus de mise en place du gouvernement d'union nationale, seul à même de restaurer la paix et la sécurité aussi bien pour le peuple libyen tout entier que pour les pays du voisinage conduits par l'Algérie, dans le cadre de l'Union africaine.