«L'ensemble des cas de paludisme enregistrés à travers le pays sont importés, et aucun n'est autochtone», a indiqué le ministre de la Santé. Un cas de paludisme a été diagnostiqué et confirmé au Centre hospitalo-universitaire (CHU) d'Oran touchant un ressortissant malien, a indiqué hier, à Oran le directeur général de cette structure sanitaire. «Ce ressortissant malien est arrivé jeudi aux urgences du Chuo, dans un état critique. Le malade a développé une forme très sévère de paludisme. Actuellement, il est dans un état comateux et se trouve en réanimation», a expliqué Benali Bouhadjar, en marge d'une rencontre régionale d'évaluation du secteur de la santé. Pour le responsable, «ce cas est importé et non développé en Algérie. Il est pris en charge au niveau de l'unité des maladies au risque infectieux». «Cette unité a été créée pour prendre en charge les maladies au risque infectieux élevé, principalement des éventuels cas d'Ebola ou autres virus. Le ressortissant malien est pris en charge dans le cadre de ce circuit avec les procédures et les normes des maladies infectieuses complètement sécurisées», a-t-on encore souligné. Un staff spécialisé a été formé au niveau de l'unité des maladies infectieuses de l'hôpital de Marseille (France) spécialement pour faire face aux cas de maladies à risque infectieux comme le paludisme, a-t-on assuré de même source. Des dizaines de cas de paludisme «importés» ont été enregistrés depuis le début de l'année, notamment dans des wilayas du sud du pays, dont neuf cas découverts début novembre à Ouargla. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait affirmé que les cas de paludisme enregistrés à travers le pays sont «importés». «L'ensemble des cas de paludisme enregistrés à travers le pays sont importés, et aucun n'est autochtone», avait-t-il indiqué, lors de son inspection de structures hospitalières à Tamanrasset. Il y a des régions au sud du pays qui sont très propices à cette maladie. Ouargla par exemple est classée comme étant une zone à risque puisqu'elle a été un ancien foyer du paludisme. Des températures élevées, une remontée des eaux qui marquent cette wilaya ainsi que des conditions de l'environnement dégradées favorisent l'apparition de cette maladie contagieuse. A ces facteurs, il convient de rajouter l' arrivée massive des migrants subsahariens. Pas moins de 11 cas ont été enregistrés et traités. Ce n'est pas sans raison qu'ils sont souvent regroupés dans des mêmes lieux, ne serait-ce que pour la prévention sanitaire. Il y a également la wilaya de Tamanrasset sujette à cette pathologie. En octobre dernier, pas moins de 68 cas de paludisme ont été enregistrés par les services du ministère de la Santé dans cette wilaya. Ils ont été relevés dans la commune de Aïn El Beïda, ainsi que les localités de Bamendil (commune de Ouargla), Sokra (Rouissat) et Frane (N'goussa). La même maladie «importée» a touché 67 personnes à travers la wilaya d'Adrar depuis le début de l'année en cours, selon des responsables de la direction locale de la santé. La même maladie «importée» a touché 67 personnes à travers la wilaya d'Adrar depuis le début de l'année en cours, selon des responsables de la direction locale de la santé. Tamanrasset, ensuite Adrar, puis Ghardaïa et après Oran... Apparemment, la maladie est loin d'être circonscrite. Il y a de quoi s'inquiéter.