Le ministre des Finances Invité hier par la Radio nationale, le ministre des Finances a répondu sagement aux critiques de l'opposition en défendant la LF 2016. Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, a souligné hier, dans une émission radiophonique, que la loi de finances 2016 va s'appuyer désormais sur des ressources financières nationales, parmi lesquelles la fiscalité qui représente une bonne partie de celles-ci. En effet, selon Abderrahmane Benkhalfa, il est vital de parer à la chute drastique des revenus d'hydrocarbures qui sont de moins de 45% pour l'exercice de 2015 et de compter désormais sur «l'effort national». Il a rappelé, dans ce sens, les directives du chef de l'Etat qui portent notamment sur le maintien de la croissance avec d'autres moyens: le recouvrement de plus d'impôts, en dehors des hydrocarbures, la mobilisation des ressources en dehors des banques et la révision de certains tarifs tout en maintenant la protection sociale, la solidarité sociale, etc. Pour défendre les choix du gouvernement, le ministre des Finances s'est montré très offensif. «Je rappelle qu'aucun pays au monde ne maintient plus de 50% de son budget d'équipement comme l'Algérie près de 1800 mrds sont orientés vers les politiques de soutien. C'est un budget qui vise à booster l'économie à travers le soutien à l'entreprise et à l'investissement. Il faut ouvrir l'économie en la modernisant. La politique des subventions va continuer mais, à l'avenir, nous allons vers un ciblage des populations», a-t-il déclaré. De plus, pour lui, la loi de finances 2016 va décourager les importations inutiles et permettre une lutte plus efficiente contre la désorganisation du marché en allant vers la réalité des prix. «Nous ne pouvons plus vivre dans le même confort. L'électricité est subventionnée à plus de 70%, de même que le sucre, le lait ou la semoule. Il s'agit, dorénavant, d'en libérer progressivement le coût», a-t-il indiqué, sûr de la pertinence de ses choix en promettant que les couches les plus fragiles auront droit à une sorte de «deuxième salaire». La libération des prix est, décidément, en marche. Sur un autre volet, Abderrahmane Benkhelfa a plaidé pour une sortie progressive de l'économie pétrolière pour aller vers «l'économie réelle afin d'optimiser les ressources, notamment celle en dehors des circuits bancaires». Sur ce point, il a estimé à environ 3 000 milliards de DA l'apport de la fiscalité au budget de l'Etat pour assurer la transition du pays, de l'économie du pétrole à celle de l'économie réelle. Il a, de plus, profité de cette occasion pour exhorter à nouveau les citoyens à sortir de l'informel. «Je dois dire aux citoyens qu'il ne faut pas laisser leur argent dans les sacs maintenant que le pays se bancarise et qu'il y a la conformité fiscale volontaire. Il vaut mieux que nous utilisons l'argent des Algériens que de recourir à l'endettement», a-t-il dit. Enfin, Abderrahmane Benkhelfa a appelé à sortir des sentiers battus et à penser l'Algérie selon les standards des temps actuels. «Nous ne devrions plus compter sur l'économie énergétique. Nous devons nous débarrasser des réflexes et tabous des années 1970. Nous devrons bâtir une économie émergente à dimension sociale prononcée. Les Algériens voyagent partout dans le monde. Ils sont l'instrument du développement de demain. Les entreprises privées doivent sortir de leur torpeur et aller investir. La loi de finances 2016 est faite pour investir. Elles doivent se mobiliser maintenant que nous avons les instruments de développement,» a-t-il, indiqué, rassurant.