La localité d'El Kerma, située au sud-ouest de la ville d'Oran, a vécu une journée mouvementée, à la suite des échauffourées qui ont opposé des groupes d'habitants à un cordon du groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale. Le bilan fait état de 6 blessés parmi les gendarmes et d'une trentaine dans les rangs des manifestants, souffrant pour la plupart d'ecchymoses ou incommodés par les gaz lacrymogènes qui empestaient l'air de la ville, le rendant irrespirable. Pourtant, rien ne présageait une issue au bras de fer qui oppose, depuis bientôt une semaine, les autorités locales aux habitants, qui ont manifesté leur rejet de la liste des bénéficiaires des 80 logements sociaux affichés, mardi dernier. La veille, une délégation avait rencontré le wali d'Oran et avait transmis une plate-forme de revendications qui comportait, entre autres, la dissolution de l'Assemblée communale, tenue pour responsable de tous les cas d'injustice relevés dans la liste des bénéficiaires de logements. On reproche à l'Assemblée, composée de sept membres à majorité FLN sa mauvaise gestion des affaires de la commune. Hier, pour forcer la main aux autorités, des habitants ont procédé à la fermeture du siège de la commune pour empêcher les élus d'accéder à leurs bureaux. Toutes les tentatives de dialogue, entamées de part et d'autre, ont buté sur l'intransigeance d'un groupe de protestataires qui refusait d'accéder à la demande de réouverture des locaux pour permettre aux citoyens d'accéder à l'administration. La tentative des gendarmes de dresser un cordon de sécurité autour du siège de l'APC sera perçue comme une provocation par les manifestants qui se rueront alors sur tout ce qui peut être lancé en bombardant les gendarmes de projectiles. Cette attaque se soldera par des blessures occasionnées à six gendarmes. Leur réplique ne se fera pas attendre et leur charge fit fuir les manifestants qui utilisèrent certains balcons pour continuer à bombarder les gendarmes sur la défensive. Le recours aux gaz lacrymogènes sera la goutte qui fera déborder le vase. Une trentaine de manifestants sont interpellés. Des habitants parlent de deux personnes asthmatiques décédées pour une insuffisance respiratoire, mais cette information nous a été infirmée par le personnel de la médecine légale, qui ont affirmé qu'ils n'ont reçu aucun cadavre. La tension reste vive à El Kerma et nous reviendrons avec plus de détails sur les développements dans nos prochaines éditions.