L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental qui avait débuté sa tournée dans la région par l'Algérie où il a été reçu par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, s'est ensuite rendu au Maroc, dans les camps des réfugiés sahraouis puis en Mauritanie. L'heure du verdict a sonné. Le Maroc qui est sur la sellette doit se tenir le ventre. Pour l'instant c'est encore le suspense. L'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental qui avait débuté sa tournée dans la région par l'Algérie où il a été reçu par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, s'est ensuite rendu au Maroc, dans les camps des réfugiés sahraouis puis en Mauritanie. Peu d'informations retentissantes ont filtré du périple de dix jours et des discussions qu'aura eues le représentant personnel du secrétaire général de l'Onu avec ses interlocuteurs hormis ses déclarations après avoir rencontré le président de la République avec lequel il avait indiqué avoir eu des «échanges utiles». «Le président Bouteflika m'a encouragé sur cette voie et m'a assuré du soutien de l'Algérie en ce sens» avait-il révélé. M.Ross avait exprimé «sa reconnaissance envers l'Algérie pour son soutien au processus onusien visant à la recherche d'une solution au conflit du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité». Des déclarations qui attestent que le soutien de l'Algérie à la cause sahraouie repose sur la légalité internationale. Par contre, c'est certainement du côté de Rabat et du Palais royal que l'on doit faire des insomnies. La visite de Christopher Ross avait été précédée par de violentes déclarations. Des malencontreux propos tenus par le chef de la diplomatie marocaine à l'encontre du diplomate américain et le discours hystérique prononcé le 6 novembre dernier par le roi du Maroc lors de la célébration du 40ème anniversaire de l'invasion du Sahara occidental par son pays. «Il n'a rien à faire ici bien sûr. C'est hors de question qu'il se réunisse avec qui il veut à El Ayoune», avait déclaré Salaheddine Mezouar au sujet de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental dans un entretien accordé à l'agence de presse espagnole EFE en marge de la visite du souverain alaouite à El Ayoune (capitale occupée du Sahara occidental). La réaction ne s'était pas fait attendre. Ban Ki-moon a remis les pendules à l'heure. C'est par la voix de son porte-parole que le SG de l'ONU a rendu «la monnaie de sa pièce» au chef de la diplomatie marocaine qui avait décrété persona non grata son représentant personnel. «Ross, a le droit de se rendre au Sahara occidental» avait indiqué, le 9 novembre, à l'issue d'un point de presse, Martin Nesirky qui répondait à une question d'un journaliste, Matthew Russell Lee de Inner City Press, au sujet des propos tenus par le ministre marocain des Affaires étrangères. Une offensive du Makhzen qui atteste de son caractère violent. Elle n'avait pour unique objectif que de vouloir déstabiliser la mission de l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental. Une manoeuvre dénoncée par les responsables sahraouis: «Les provocations du Maroc qui rejette les démarches de l'émissaire onusien dans la région et entrave la relance du processus de règlement pacifique du conflit à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination en tant que mécanisme démocratique permettant au peuple sahraoui de décider de son sort», ont-ils souligné. Une condamnation avant l'heure. Christopher Ross lira son rapport. Le Conseil de sécurité prononcera sa sentence...