img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P151208-18.jpg" alt=""Il faut chercher ailleurs l'origine de l'agitation politicienne"" / Docteur en économie, M.Mahdjoub revient, dans cet entretien, sur les circonstances qui ont présidé à l'étude et l'adoption de la loi de finances 2016. L'Expression: Les partis de l'opposition accusent la majorité d'avoir voté une loi de finances qui est un prélude au bradage des entreprises publiques. Bedda Mahdjoub: Vous faites sans doute référence à l'article 66. Eh bien, sachez que cet article existait déjà dans la loi de finances complémentaire de 2009. Dans ce texte c'était l'article 4. Je vous rappelle que cette LFC a été saluée par tout le monde et considérée comme la plus protectionniste de tous les textes produits par le gouvernement. L'APN et le Sénat ont approuvé la LFC, et l'on n'a pas entendu de voix discordantes, à l'époque. Je ne comprends pas l'attitude de Mme Drif qui a critiqué cette disposition, qu'elle a votée en 2009, en sa qualité de membre du Conseil de la nation. Elle vient aujourd'hui nous dire que le même article présuppose la vente pure et simple des entreprises publiques. Ce n'est pas sérieux! Cela pour répondre aux critiques infondées. Maintenant, pour ce qui concerne le fond, il faut savoir que cet article trouve toute sa pertinence en ces temps de baisse des recettes des hydrocarbures. L'ouverture du capital ne concernera que les entreprises publiques défaillantes. De plus, nous avons limité cette privatisation à 30% du capital social. Il y a lieu de noter que, compte tenu des circonstances financières actuelles, ce sera la privatisation ou la disparition pure et simple de ces entreprises. Cela pour dire qu'au FLN, nous assumons cette loi de finances et nous assumons aussi l'article 66. Il y a également l'article 71 qui est décrié et frapperait même la loi d'illégalité. Certains vont jusqu'à dire qu'elle est anticonstitutionnelle. Qu'en pensez-vous? Quant à l'article 71 qui autorise le ministre des finances à réaliser des ajustements au niveau des dotations ministérielles, je ne trouve pas cela scandaleux. Outre que cette disposition permet au gouvernement de gagner du temps et éviter des gaspillages inutiles, je me dois de signaler que si le FLN en tant que parti de la majorité accorde cette prérogative à l'Exécutif, il est dans son droit. N'oubliez pas que le gouvernement actuel est l'émanation de la majorité parlementaire. Pour ce qui concerne le mode choisi par le ministre pour introduire cet article, cette démarche est tout à fait réglementaire et tout le monde peut en attester en se référant au règlement de l'APN. En réalité, l'article 71, comme le 66, ne sont ni anticonstitutionnels, ni désastreux pour l'économie nationale, bien au contraire. On parle d'ingérence du chef du groupe parlementaire dans les travaux de la Commission des finances... Ecoutez, je suis président de la Commission des finances de l'APN. Avant cela, j'ai présidé aux destinées de deux commissions. Je suis à mon deuxième mandat de député. Vous pensez une seule seconde que je me laisserais marcher sur les pieds par le chef du groupe parlementaire? Je peux vous assurer que même le président de l'APN lui-même n'a pas de regard sur mon travail. A aucun moment, je n'ai cédé un pouce de mes prérogatives et vous pouvez demander à tous les membres de la Commission que je préside. Ce qu'on dit sur la prétendue intrusion nocturne de Mohamed Djemaï relève d'un scénario de mauvais film. Ceux qui connaissent le fonctionnement des instances parlementaires savent parfaitement que ce genre de choses est d'abord impossible, ensuite impensable. Et là je suis obligé de dire que Mme Drif sait parfaitement de quoi je parle. Aller donner du crédit à des mensonges, je ne trouve pas cela bien. J'invite Mme la sénatrice à venir me voir. Je mettrai à sa disposition les enregistrements et elle confirmera que ce que les rumeurs que certains véhiculent, dont elle malheureusement, ne sont que des inepties. J'ajouterai, et cela tout le monde doit le savoir, que la commission que je préside est composée d'élus FLN, mais également de représentants de l'opposition. Vous imaginez, vous, le président du groupe parlementaire du FLN faire irruption dans une réunion et faire la loi devant des députés de l'opposition? Allons, un peu de bon sens! Tout ce chahut pour une loi de finances presque normale, qui ne remet en cause aucun fondement de la politique gouvernementale depuis 2009, paraît tout de même excessif. On a un peu de peine à vous croire. Je vous invite à relire la loi et vous vous apercevrez qu'effectivement au plan strictement technique et même politique, la LF 2016 est tout à fait dans la ligne du programme présidentiel. Maintenant, tout ce chahut, comme vous dites, est certainement mu par des considérations politiques qui échappent au contenu de la loi. Au risque de me répéter, l'article 66 n'est pas nouveau et l'article 71 est tout à fait légal. Il faut donc chercher ailleurs l'origine de toute cette agitation politicienne. De ma position, j'estime avoir fait mon travail de président de la Commission des finances et en tant que député du FLN, j'estime que nous avons voté une bonne loi qui ouvre de réelles perspectives pour l'économie nationale. Cela sans toucher aux fondamentaux de la politique sociale du gouvernement. L'éducation, la santé et les transferts sociaux n'ont pas été touchés. Vous pensez donc que cette loi aidera le gouvernement à se rapprocher sérieusement de son objectif de diversification de l'économie? Effectivement. Et à ce propos, je tiens à souligner que le travail de diversification a débuté et les efforts fournis par le ministre de l'Industrie et des Mines sont louables et commencent déjà à donner d'excellents résultats. Je pense que Abdessalem Bouchouareb est sur la bonne voie. Le nouveau Code des investissements apportera certainement plus de souplesse et finira par réaliser l'objectif du gouvernement en matière de diversification et surtout de création de filières industrielles intégrées et solides.