Le président de l'ex-Hamas appelle à la stricte application des lois de la République. Tandis que la commission de la défense nationale de l'APN se réunira avec le ministre de l'Intérieur - probablement la semaine prochaine - avec pour ordre du jour la levée de l'état d'urgence, le président du MSP, lui, anticipe le pas. Certes, Bouguerra Soltani n'a plus le même entrain qu'auparavant, l'intransigeante position -celle du maintien - du chef de l'Etat sur cette question y est assurément pour quelque chose. D'ailleurs, le chef de l'ex-Hamas s'est astreint, hier, durant la rencontre sur les droits de l'homme que son parti a organisé à Alger, à des brèves acrobaties oratoires pour dire à quel point la levée de l'état d'urgence tient à coeur au MSP. Mais pas plus. Il n'a même pas prononcé son appellation. Reculer pour mieux sauter? Peut-être...à moins que Zerhouni lâche du lest à la commission de la chambre basse chargée des affaires militaires. Pour autant: «Nous militons pour la stricte application de tous les droits et lois mentionnés dans la Constitution», a-t-il observé. Et de poursuivre, non sans véhémence, qu'il s'agit là d'une position de principe à laquelle tiennent, bec et ongles, les militants de ce parti. Une attitude, rappelle l'orateur, que tous les partisans avaient adoptée lors de la dernière université d'été du MSP. Mais avant la «halte» algérienne, M.Soltani a dressé son bilan de la situation des droits de l'homme dans le monde et particulièrement dans les pays arabo-muslmans mais a ignoré superbement son propre pays. Passons. Les cas de l'Irak, de la Palestine, du Darfour, voire même celui des prisonniers de Guantanamo Bay, ont servi d'arguments au discours-charge du chef de file du MSP, qui subissent, selon lui, la terreur des puissants de ce monde dont les Etats-Unis et... Israël. «Au moment où ces mêmes pays prônent le respect des droits de l'homme», ce pays, Israël, que M.Soltani s'abstient de prononcer, reste la source de tous les maux qui lancinent le monde arabo-muslman. Car si les lois et les chartes internationales s'appliquent fermement à tous les peuples arabes qu'on accuse de terroristes, Israël, quant à lui, est de facto blanchi des pires crimes qu'il commet à ce jour contre les Palestiniens par ce «fameux» veto américain. De fil en aiguille, M.Soltani, se plaisant dans son «prêche» international s'en prend, mais de façon nettement préventive, au projet américain du Grand Moyen-Orient (GMO) en le qualifiant de politique que personne, parmi les pays concernés, n'est à même d'assurer. Faute de moyens. De culture. De religion aussi.