Le chef du groupe parlementaire, Abdelhak Boumechra, avoue ignorer et le contenu et les contours de ce projet. Le parti de feu Mahfoud Nahnah ne semble pas être dans les secrets des dieux au sujet du contenu politique du projet d'amnistie générale cher au président Bouteflika. Son chef du groupe parlementaire, M. Abdelhak Boumechra dit en tout cas ignorer tout de ce concept en vogue dans le discours officiel ces derniers temps. “Nous ne connaissons ni le contenu ni les contours de ce projet”, a-t-il avoué, hier, lors d'une conférence de presse-bilan animée à l'occasion de la clôture de la session d'automne du Parlement. Le représentant du MSP affirme aussi que son parti attend que le président de la République explique la quintessence de cette amnistie pour pouvoir se prononcer officiellement. “On attend le Président”, dit simplement M. Boumechra. Ce qui ne l'empêche pas de donner, par anticipation, l'onction à cette démarche bouteflikienne en faisant remarquer que “l'amnistie générale est une vieille revendication de notre parti, et qui s'apparente à un saut qualitatif dans l'approche du règlement de la crise”. Le conférencier estime, cependant, que le référendum sur cette question ne sera pas organisé à court terme et qu'il interviendra en aval de la démarche. Il va falloir d'abord, d'après lui, faire un travail de sensibilisation auprès de la société, mais surtout auprès des victimes du terrorisme. “Peut-être le 1er novembre 2005”, prévoit Boumechra. Faisant le bilan de la participation de son parti à l'activité parlementaire, il dit, tout de go, que le MSP “est le plus actif de toutes les formations siégeant à l'APN”. Chiffres à l'appui, il annonce que son groupe parlementaire a organisé durant la session d'automne pas moins de 32 journées d'étude sur les différents projets de lois soumis à l'Assemblée et a été l'auteur de 36% des amendements introduits et 26% de l'ensemble des interventions. Les députés du MSP ont été auteurs de 21% des questions orales et 23% des questions écrites posées aux représentants du gouvernement à en croire le chef du groupe parlementaire de l'ex-Hamas. S'agissant de l'alliance présidentielle au niveau de l'APN, M. Boumechra semble plutôt satisfait des résultats même si “l'instance de coordination parlementaire n'est pas encore installée à cause des problèmes du FLN”. Aussi, le conférencier ne pense-t-il pas que le refus des propositions d'augmentation des prix des carburants par les députés de son parti ne “remet pas en cause son attachement à l'alliance présidentielle”. À Boukrouh qui affirme que le gouvernement n'est pas majoritaire à l'APN, Boumechra répond : “Le gouvernement ne représente pas les partis !” Le chef du groupe parlementaire du MSP nous apprend que le fameux projet de suppression de l'état d'urgence demeure au niveau de la commission de la défense nationale et que le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, devrait donner prochainement “un exposé des motifs avant d'être discuté en plénière”. En clair, le projet n'est pas encore retiré comme il l'a été rapporté dernièrement par l'agence APS. Abdelhak Boumechra pense même que “la levée de l'état d'urgence figurerait parmi les mesures qui devraient meubler l'amnistie générale”. H. M.