Ce périple a conduit la délégation ministérielle dans plusieurs localités de la wilaya Le Premier ministre a défendu hier les mesures prises par le gouvernement, notamment celles de la LF 2016. Le gouvernement s'est rendu en renfort, hier, dans la wilaya de Sétif. La délégation gouvernementale, conduite par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, a effectué plusieurs inaugurations de projets économiques, notamment le complexe de fabrication de profilés d'aluminium AMR, complexe de production de carreaux céramiques émaillés, l'usine de pâtes à papier de Faderco et l'unité de fabrication de câbles électriques de K. Plast. Des visites d'infrastructures de base et autres projets de développement ont également été effectués. Ce périple qui a conduit la délégation ministérielle dans plusieurs localités de la wilaya, a été une occasion pour Abdelmalek Sellal d'aborder certaines questions d'actualité, notamment celles liées à la rupture économique que le gouvernement est en train de mener tambour battant. «Depuis 2013, 73% des postes d'emplois créés l'ont été dans le secteur privé», a-t-il dit entre autres, comme pour casser définitivement le tabou qui entoure tout rapprochement entre les autorités publiques et les entreprises privées. «Le modèle économique actuel de l'Algérie doit changer», a-t-il ajouté. Et pour plaider sa cause, le Premier ministre a défendu toutes les mesures prises par le gouvernement en vue de sortir l'Algérie de la crise dans laquelle elle se trouve. Pour lui, en effet, «ces décisions» sont prises pour aider les entreprises algériennes, qu'elles soient privées ou publiques. «Les décisions que nous avons prises, notamment dans le cadre de la LF 2016, visent à aider les entreprises publiques et privées. Nous n'avons pas d'autres choix que celui de sortir de notre dépendance vis-à-vis de l'étranger et des hydrocarbures. Certains critiquent l'article 66 de la LF 2016 alors qu'ils n'ont pas compris sa portée. L'objectif de cet article est d'aider les entreprises. Et les secteurs stratégiques ne sont pas concernés. Naftal, Sonatrach, Sonelgaz, la Snvi, etc., ne vont pas ouvrir leur capital au privé. De plus, pour les étrangers, la règle du 51/49% sera maintenue. La même chose pour l'article 71. On nous demande pourquoi une loi de finances puisque le ministre des Finances peut tout décider seul. C'est faux. Cet article n'est qu'un outil financier technique qui nous permet d'opérer des ajustements. Il faut comprendre une fois pour toutes que ceux qui ne veulent pas sortir de l'inertie vont être cassés car nous sommes dans la mondialisation», a-t-il déclaré en soulignant que «le gouvernement n'est ni socialiste ni libéral mais pragmatique». Toujours dans le même sens, Abdelmalek Sellal a indiqué que le privé national est un partenaire sur lequel l'Etat compte beaucoup et dont il ne peut nullement faire l'économie. «Votre réussite, c'est la nôtre» a-t-il dit à l'adresse du patron du Groupe AMR et à travers lui, tout le patronat algérien rappelant, ce faisant, la fameuse phrase du président chinois Liu Shaoqi s'adressant à son peuple: «Chinois, enrichissez-vous, en vous enrichissant, la Chine s'enrichira avec vous.» Les deux autres points soulevés par Abdelmalek Sellal et sur lesquels il a vivement insisté, ce sont la création de l'emploi et l'exportation. En effet, selon lui, la génération de nouveaux postes d'emploi est un enjeu de taille dans la conjoncture actuelle car, et c'est lisible dans toutes les démarches politiques du gouvernement, la lutte contre le chômage représente un facteur majeur de stabilité. «Les entreprises privées doivent penser à la création d'emplois et l'Etat est là pour les aider et les accompagner», a-t-il dit, rassurant. Pour ce qui est de l'exportation, le Premier ministre, optimiste, a appelé les entreprises nationales à oeuvrer pour limiter les importations, voire les stopper, en mettant des produits nationaux en quantités suffisantes sur le marché national et, à moyen terme, à exporter. «On doit oeuvrer à substituer aux importations des produits nationaux, notamment dans le secteur du bâtiment. Mais nous ne devons pas nous arrêter à ce niveau. Nous devrions penser à exporter certaines matières comme le fer, le ciment, etc.», a-t-il fait savoir en s'appuyant sur les chiffres fort prometteurs des chefs d'entreprise rencontrés. Par ailleurs, bien qu'il reconnaisse que l'Algérie traverse une période difficile à cause des tensions budgétaires induites par la chute des prix du pétrole, il refuse de se plier. «Pour l'heure, nous maîtrisons la situation. Nous n'irons jamais au FMI car nous ne sommes pas des mendiants», a-t-il clamé sous les regards approbateurs de ses collègues du gouvernement. Se félicitant enfin du bond réalisé par le gouvernement en matière de limitation des importations, Abdelmalek Sellal a fait savoir que «les importations de l'Algérie ont baissé de 12,9% en 2015 et elles vont continuer à baisser».