Une réforme qui, selon le ministre des Finances, donnera ses fruits vers la fin 2005. M.Abdelatif Benachenhou, ministre des Finances, a abordé, ce mardi, lors du séminaire sur le nouveau partenariat économique Algérie-France la réforme bancaire parmi «les chantiers prioritaires en matière de réforme et de développement». Benachenhou déclare, donc, que «l'Algérie va ouvrir le capital de trois banques publiques car tout simplement nous avons atteint la conviction que face à un marché extrêmement dynamique, les banques publiques n'ont pas encore tous les métiers, toute l'expertise pour aller de l'avant». Un métier, de plus en plus «technicisé» et que l'Algérie souhaiterait bien renforcer, pour moderniser au mieux ses banques. Selon le ministre, «l'Algérie ne se modernise pas seulement par le commerce qui est porteur certes de modernité, mais elle se modernise aussi par l'activité, par la connaissance de nouvelles techniques de management, de travail et de nouveaux processus de production». Et c'est donc de trois sur les six banques commerciales publiques algériennes, que le gouvernement tente d'ouvrir le capital. Il s'agit du Crédit populaire d'Algérie (CPA), de la Banque nationale d'Algérie (BNA) et de la Banque de développement local (BDL). Il faut rappeler, toutefois, que l'ouverture du capital du CPA par le passé s'est soldée par un échec. La société française qui avait été appelée afin de réaliser cette opération n'a pas été, selon les déclarations du gouvernement à l'époque, au bout de sa mission. Le gouvernement a fait supporter l'échec à la boîte française. Ceci dit, le gouvernement cherche, depuis un moment, à ouvrir le capital des banques publiques souvent sans réussite. Les 420 manifestations d'intérêt semblent concerner, aussi, les banques algériennes. Toutefois, le gouvernement semble privilégier, en premier lieu la modernisation de l'outil bancaire national articulé sur deux axes. L'ouverture du capital serait, à ce titre, un moyen et non une fin en soi. D'abord, de la refonte des moyens de paiement pour arriver à «plus» de fluidité dans un pays où le paiement interagences, voire interbancaire, reste archaïque. Une réforme qui, selon le ministre des Finances, donnera ses fruits vers la fin 2005. Puis, le renforcement du management des banques en s'appuyant, justement, sur une expertise extérieure. La finalité, pour le gouvernement, ne serait, donc, pas «...la recherche de capitaux, mais celle de les rendre (les banques) performantes». Il est tout aussi probable que la formule de «jumelage» déboucherait sur une sorte de «coaching» plus encouragé. Par ailleurs, certains changements sur la place bancaire ont déjà eu lieu. A citer le renforcement du pouvoir du grand argentier du pays, en l'occurrence le ministre des Finances, à l'égard de la Banque centrale que M.Benachenhou trouve «très frileuse» en matière de transferts financiers, soit en paiements. La reprise des banques par des opérateurs étrangers de technicité avérée reste, certes, jouable, mais peu évidente, du moins à condition que leurs exigences (part en capital, effectif...) soient satisfaites. S'exprimant dernièrement sur Beur-Tv, M.Ouyahia, a estimé qu'il faut désormais «aller du budget au marché». Une notion importante qui vaut «obligation de résultats» pour le gouvernement. l'Algérie, à ce sujet, ne fait que s'inscrire, et c'est tant mieux, au sein d'une redéfinition de budget public, à travers, le monde qui n'est plus, désormais, un budget de moyens.