Le manque de transports participe au peu d'engouement des visiteurs à se rendre sur les lieux Même si le site naturel de Tikjda ne désemplit pas et accueille en cette période de vacances scolaires des visiteurs, le tourisme dans cette région continue à soulever des questions et se limiter à quelques habitués. Certes, les infrastructures hôtelières tentent de quitter les sentiers battus en multipliant les prestations pour inciter les gens à venir. Le Centre national de sports et loisirs de Tikjda (Cnlst) à l'occasion de l'ouverture de la saison hivernale, avait mis le paquet en concoctant un riche programme d'activités diversifiées. L'engouement tarde à voir le jour et pour cause, à titre indicatif, le manque de moyens de transport pour rallier les lieux. Seules les personnes véhiculées ont la latitude de se déplacer en quête d'oxygénation et de calme au milieu d'une cédraie millénaire et une faune et flore à l'état sauvage. L'autre frein à l'essor demeure le manque de volonté des autorités concernées, qui s'exprime par ce projet de réhabilitation des remontées mécaniques qui tarde à se concrétiser alors que chaque ministre du secteur réactive, mais en vain. Une troisième cause participe à la situation actuelle. L'incivilité de certains qui, sur les lieux, dérangent par des comportements qui gênent sérieusement les familles. La récente affectation de patrouilles des services de sécurité commence à porter ses fruits. Les consommateurs d'alcool tendent à être plus discrets et emballent leurs déchets avant de partir. L'autre désagrément qui parfois se présente est le manque d'aire de stationnement. Comme en ville certains ont trouvé le filon en exigeant 50 DA pour toute voiture qui s'arrête. Ce phénomène sera éradiqué, selon un élu de la commune d'El Esnam. Le Cnlst qui reste la destination privilégiée pour les familles n'offre pas, du moins en ce qui concerne les prix, l'idéal. La crise qui s'installe réduit le nombre de clients surtout que la majorité compte des fonctionnaires aux revenus moyens. Les plus riches préfèrent l'étranger. N'est-il pas temps de penser à des formules «plus sociales»? L'existence d'une université avec son lot d'étudiants et d'étudiantes est un réservoir et une clientèle potentiels si on mettait en place des formules de tourisme de masse, comme pendant les années 1980 et avant où l'Epau d'Alger, l'ILE, l'université d'Alger-Centre... avaient établi une convention avec le chalet du Kef moyennant une participation pécuniaire symbolique de l'étudiant, le reste étant à la charge des oeuvres sociales. Le Cnlst est une structure rattachée au ministère de la Jeunesse et des Sports. La venue des équipes de football et des sélections nationales peut participer concrètement à la mise en place d'une vraie dynamique et à l'essor du tourisme. N'est-il pas utile d'interdire les déplacements en Tunisie, en Pologne et ailleurs pour des préparations physiques, quand toutes les commodités et les infrastructures sont disponibles à Bouira. Haïzer située au bas de la montagne dispose d'un stade gazonné, d'une piscine et d'une salle omnisports. Sur le site de Tikjda existe un terrain de football, une salle de musculation, une piscine et des circuits à une altitude dépassant quelquefois les 1500 mètres. Ces atouts, s'ils venaient à être exploités, éviteraient au Trésor public des dépenses en monnaie forte en cette période de disette. En cette fin de l'année 2015, l'hôtel affichera complet, mais ce ne sera pas un indice de la bonne santé du tourisme. La mise en place du plan de développement de la wilaya prévoit la réalisation d'un transport aérien entre les hauteurs du Djurdjura et la vallée à partir de Haïzer. En attendant sa concrétisation qui n'est pas pour demain, les opportunités sont là, il suffit d'un peu de volonté et Tikjda redeviendra une destination pour les nationaux, mais aussi pour les étrangers comme au bon vieux temps.