Où sont donc parties les voix des élus de l'ex-parti unique? Au profit de quel candidat ont opté des élus du FLN? La réponse tardera à venir, à moins d'une révélation. C'était prévisible. Tel que cela avait été annoncé par L'Expression dans son édition de mardi, le parti de Ouyahia à Oran, le Rassemblement national démocratique, a fini par avoir gain de cause de l'ex-parti unique, le FLN, en lui infligeant une défaite cuisante lors des sénatoriales mardi dernier dans l'enceinte de la wilaya d'Oran. Son candidat, représenté par la personne du désormais ex-P/APW, Kazitani Abdelhak, a dans un scrutin serré et objet de calculs, réussi à récolter 189 voix, devançant le candidat du Font de Libération nationale, Lahbib Kaddouri, par 50 voix. Le maire d'Es Senia, candidat du parti du Front de Libération nationale, a, quant à lui, obtenu 149 voix. Dans ce vote, la surprise est totale. Elle a émané du parti de Tahar Benbaibeche, El Fadjr El Djadid, représenté par le candidat Belkadidri qui a, lui aussi, pu se faire une aura malgré le jeune âge de son parti en récoltant à son profit pas moins de 102 voix. Le vote de mardi était d'une importance capitale étant donné que trois candidats se sont disputés le siège devant représenter la deuxième capitale du pays dans la deuxième chambre parlementaire. Les élus de l'APW d'Oran et ceux des 26 communes composant la wilaya d'Oran se sont rendus en masse mardi. Sur les 555 élus locaux inscrits sur les listes des votants, ce sont 439 élus qui se sont exprimés contre une petite centaine qui ont voté à bulletin blanc. La route menant vers le Sénat est jonchée de peaux de bananes et de coups bas. Aussi, le dépouillement n'a pas laissé insensible plus d'un, notamment dans le camp du vieux parti, le Front de Libération nationale. Celui-ci, devançant, en nombre, tous les partis politiques représentés dans les assemblées locales, se retrouve en deuxième place alors qu'il est censé rafler la mise vu son important réservoir électoral. Aussi, à Oran, 200 voix suffiront pour élire le futur sénateur. Localement, le réservoir électoral du Front de Libération nationale est composé de pas moins de 270 élus. Là est le dilemme. Le puzzle sera difficile à reconstituer. Cela s'est passé en dépit du forcing opéré par Amar Saâdani qui est venu récemment pour réunir ses troupes locales les sensibilisant tout en les appelant à défendre le parti en votant pour le candidat désigné. La nuit du vote, ce fut le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, qui a été dépêché dans la wilaya d'Oran pour rencontrer les élus locaux en vue de les motiver à apporter leur soutien au candidat du FLN. Les discours des deux responsables, Amar Saâdani et Boudiaf, n'ont pas servi à grand-chose. En somme, plusieurs élus locaux, en particulier ceux du parti de Ouyahia sont unanimes à dire que le désormais futur sénateur, Abdelhak Kazitani, mérite une telle consécration vu sa probité.