Ils crient à l'injustice Un désarroi d'autant plus patent que l'Uniprest et la Fnelss «n'ont de cesse, depuis des mois, d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de procéder, au plus tôt, à un ajustement des marges bénéficiaires». «Il est vraiment aberrant de continuer, en 2016, d'estimer en centimes les marges bénéficiaires». C'est par ces propos, qui ont le mérite de la clarté, que Hamid Aït Ancer, président de l'Union nationale des investisseurs et propriétaires de relais et stations-services (Uniprest) a résumé tout le désarroi ressenti par les gérants et les propriétaires des stations- service depuis le 1er janvier dernier, date de l'entrée en vigueur de l'augmentation des prix des carburants décidée dans le cadre de la loi de finances 2016. Un désarroi d'autant plus patent que l'Uniprest et la Fnelss (Fédération nationale des exploitants libres de stations-service), une organisation affiliée à l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) qui représente, surtout, les gérants des stations, datant pour la plupart de la période coloniale, se trouvant en milieu urbain, «n'ont de cesse depuis des mois, nous a déclaré notre interlocuteur, d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de procéder, au plus tôt, à un ajustement des marges bénéficiaires» leur revenant sur chaque litre de carburant vendu. Pour mieux faire ressortir cette nécessité, il nous a précisé que les marges en question, «si l'on excepte le petit ajustement intervenu en 2013, n'ont pas varié depuis 2005». Plus précis, Mustapha Boudjemlal, président de la Fnelss, l'a située «entre 85 et 90 centimes par litre, actuellement». En moyenne et pour tous les types de carburants confondus. Parce que pour le gas-oil, elle n'est, selon Hamid Aït Ancer, que «de 12 centimes»; soit 0,12 DA. Une marge dont le ridicule de la consistance prend tout son sens, ont convenu nos deux interlocuteurs, «quand on la rapporte aux charges, de tous ordres, de plus en plus lourdes ces dernières années, dont doivent obligatoirement s'acquitter les gérants et les propriétaires des stations-service». Tout en exprimant son étonnement «de l'oubli» dont ils ont fait l'objet de la part des pouvoirs publics quand la décision de procéder à l'augmentation des prix des carburants a été prise, le président de l'Uniprest n'en a pas moins fait appel «à la compréhension» de ces mêmes pouvoirs afin qu'ils «rattrapent», rapidement, cet oubli. Et ce, par «un ajustement, dans des proportions satisfaisantes pour tous, de la marge bénéficiaire» en question. Des «proportions satisfaisantes» que Mustapha Boudjemlal a estimées «entre 2 DA et 2,5 DA nets de toutes taxes». Et qu'il justifie, entre autres, par la capacité de stockage maximale - de 30.000 litres - des stations gérées par les adhérents de l'organisation qu'il préside et par la quantité (de carburants) qu'ils écoulent quotidiennement: «elle ne dépasse pas, dans les meilleurs jours, les 15.000 litres», a-t-il ajouté en guise d'explication. Des arguments auquel il n'a pas manqué d'ajouter, rejoignant en cela Hamid Aït Ancer, celui de «la baisse enregistrée, depuis l'entrée en application de la nouvelle tarification sur les carburants, dans leurs ventes». Une baisse qui entraînera immanquablement, nous ont-ils déclaré à l'unisson, «celle de leurs bénéfices». Cette communauté de vue dans l'analyse de la situation se retrouve également dans l'attitude que leurs organisations respectives comptent adopter dans les prochains jours pour tenter d'obtenir de faire aboutir leurs revendications. Tous deux ont, en effet, insisté sur «la voie du dialogue et de la concertation avec les pouvoirs publics» pour y arriver. Non sans qu'ils rappellent, au passage, «le mécontentement de leurs adhérents» face à l'oubli précité dont ils ont fait l'objet dans les augmentations (de carburants) aujourd'hui effectives. Des adhérents qui, nous ont-ils dit, «auront, dans les prochains jours et si rien ne venait entre-temps le corriger, à se prononcer sur la suite à donner à cet oubli». Contacté à ce propos, Hocine Rizou, P-DG de Naftal, nous a clairement déclaré que son entreprise «n'avait aucun lien avec la fixation des prix des carburants et, partant, des marges bénéficiaires des gérants et des propriétaires des stations-service» lesquelles relèvent, nous a-t-il précisé, «des prérogatives des seuls pouvoirs publics». Dans le souci, à l'évidence, de clarifier davantage ses propos et, partant, de recadrer dans son contexte réel le problème soulevé par les organisations, les représentant, le P-DG de Naftal, n'a pas manqué d'ajouter que «les gérants et les propriétaires de stations-service, parce qu'ils exercent la même fonction de distribution que son entreprise, sont, de ce fait et dans les faits, ses concurrents», et que «son entreprise n'a pas de problème avec la marge bénéficiaire qui lui a été fixée...».