Les Algériens habitués à faire plusieurs entrées et sorties en territoire tunisien ont été très surpris par cette augmentation. Les pouvoirs publics tunisiens ont décidé de revoir à la hausse la taxe d'entrée à 36 DT, l'équivalant de 2800 DA au lieu de 30 DT, 2 350 DA, avons-nous appris auprès de plusieurs transporteurs. Une augmentation applicable depuis la semaine écoulée, et touchant tous les touristes étrangers. Les Algériens désirant entrer en Tunisie, devront à la place de la taxe de passage douanier (TPD), s'acquitter d'une taxe de 36 DA, au niveau des différents points frontaliers, Bouchebka, Lehdada, Oum Etboul, entre autres points de passage. Sur la hausse de cet impôt qui, en réalité n'est autre que la taxe de passage douanier, seuls les véhicules algériens en direction du territoire tunisien sont appelés à payer cette taxe. Quant aux touristes étrangers entrant en Tunisie par voie aérienne, ils devront, dès leur arrivée à l'aéroport payer 36 DA par personne. Une mesure qui, apparemment semble s'apparenter à un certain exceptionnalisme à l'égard des voyageurs algériens, pour ne pas dire les habitués de la Tunisie. Pour mieux cerner et comprendre ce qui s'apparente à un tsunami sur le budget des touristes algériens, nous nous sommes rendus au poste d'Oum Etboul, frontière algérienne, où des voyageurs, sur place, nous ont déclaré: «30 dinars tunisiens c'est déjà trop, alors comment augmenter à 36 DT?». «Moi je dois faire plusieurs entrées pour faire des soins dans la capitale Tunis», nous dira cet homme, déjà très mal en point. Aussi, plusieurs taxieurs, rencontrés au même poste ont manifesté une grande déception, pour ne pas dire un mécontentement, à l'égard des autorités tunisiennes «Ils travaillent avec nous les Algériens. En moyenne, je fais trois à quatre entrées par semaine», nous dira Mohamed transporteur d'Annaba. Tout autant que ses semblables de diverses wilayas de l'est du pays notamment. En tous cas, l'impact de cette augmentation ne sera pas sans conséquence directe, notamment sur le prix du voyage qui est déjà de l'ordre de 2055 DA la place par taxi, en l'absence d'un autre moyen de transport vers ce pays voisin très convoité par les Algériens. Signalons que l'application, en 2014, de la taxe de 30DT, avait suscité la colère des voyageurs et des transporteurs algériens. Ils avaient multiplié les actions de protestation contre la nouvelle taxe douanière de sortie du territoire imposée par les autorités tunisiennes. Ces transporteurs algériens, camionneurs et chauffeurs de taxi qui traversent la frontière entre l'Algérie et la Tunisie, parfois deux fois par jour, et qui se retrouvaient astreints au paiement répété de la taxe. Les transporteurs étaient d'autant plus en colère qu'ils estimaient injuste que l'Algérie n'applique pas le principe de réciprocité et laisse donc les transporteurs tunisiens, et notamment les «trafiquants de carburant», entrer à leur guise en Algérie pour faire le plein d'essence, plusieurs fois par jour, pour le revendre en Tunisie, sans être soumis à aucune taxe. Les chauffeurs avaient même bloqué avec leurs véhicules le trafic dans les différents postes frontaliers dans les deux sens. Une situation qui n'a pas pour autant laissé indifférent l'Etat tunisien. Il avait, le 6 mars 2015, décidé d'annuler la taxe de sortie du territoire pour les Algériens. Aujourd'hui, la taxe a été non seulement maintenue mais elle a été surtout revue à la hausse. Une bien piètre manière d'apprécier ceux qui ont toujours été solidaires de leurs frères tunisiens, même dans les moments les plus difficiles, en optant pour leur destination préférée. Pour l'heure, la taxe a bel et bien augmenté et, nos compatriotes algériens devront voir et décider par la suite, s'il faut se rendre ou pas, comme d'habitude, en Tunisie. Enfin, les touristes algériens qui se sont rendus en force, cette année en Tunisie, sont unanimes pour dire que les prix ont, carrément, explosé dans les hôtels et pour la location des appartements.