Oriflammes, fanions aux couleurs des partis et photos des candidats ont fait leur apparition au Niger, où la campagne électorale en vue du premier tour de la présidentielle du 21 février s'est ouverte hier, sans Hama Amadou, un des favoris, incarcéré depuis plus de deux mois. Les candidats ont officiellement lancé leur campagne hier à minuit. Dans Niamey, on voit surtout des portraits géants du président sortant Mahamadou Issoufou, qui brigue un second mandat, mais aussi des candidats Amadou Boubacar Cissé «ABC», son ex-ministre du Plan, et Seïni Oumarou, ancien Premier ministre et un des principaux opposants, qui avait perdu au second tour face à M.Issoufou en 2011. «Nous sommes mobilisés pour entrer de plein pied dans la campagne», a affirmé un militant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le parti de M.Oumarou. «Notre candidat (M.Issoufou) sera plébiscité par le peuple nigérien dès le premier tour», a lancé vendredi soir le ministre de la Défense Mahamadou Karidjo devant des centaines de militants rassemblés au siège du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS). Au même moment, devant ses militants au siège du MNSD, Seïni Oumarou appelait à «un vote massif en sa faveur», dénonçant notamment «la corruption, le népotisme» du régime. Sur les 15 candidats en lice, Hama Amadou, l'ex-président du Parlement, écroué depuis le 14 novembre, ne pourra pas faire campagne sur le terrain. Farouche opposant au président, Hama Amadou est écroué dans une prison au nord de Niamey pour «complicité» dans une affaire de trafic présumé de bébés. Ses affiches sont peu visibles pour l'instant à Niamey. Hama Amadou, arrivé troisième à la présidentielle de 2011, avait favorisé l'élection de Mahamadou Issoufou au second tour face à Seïni Oumarou. Pour ce scrutin, quatre des principaux candidats de l'opposition: M.Oumarou, M.Amadou, M.Cissé et l'ex-président Mahamane Ousmane (1993-1996) se sont alliés pour faire barrage à M. Issoufou au second tour. Jeudi, l'opposition a refusé de signer un «code de bonne conduite» pour protester contre «la détention arbitraire» de plusieurs de ses militants.