Les Verts avaient, pourtant, donné de grands espoirs lors de la CAN 2004. L'équipe nationale de football aura fait couler beaucoup d'encre cette année. D'abord en bien, durant une CAN 2004 qui l'a vu réaliser quelques exploits en Tunisie. Elle n'avait, pourtant, pas été servie par le tirage au sort qui l'avait placée dans le groupe du tenant du titre, le Cameroun et l'Egypte. Sous la conduite de Rabah Saâdane, comme entraîneur, les Verts sont parvenus à faire mentir les pronostics en se qualifiant pour les quarts de finale de la compétition après avoir tenu en échec les Camerounais et battu les Egyptiens au terme d'un match qui est resté dans les mémoires par le suspense qui a prévalu lors de ses ultimes instants. Mais ils ont failli dans le dernier match de poule en s'inclinant face au Zimbabwe, ne devant leur qualification qu'au fait que les Egyptiens et les Camerounais ne sont pas parvenus à se départager dans la rencontre qui les a mis aux prises. En quart de finale, face au Maroc, les Algériens ont eu la qualification en main après que Cherad eut ouvert le score en fin de match. Mais leur déconcentration dans le temps additionnel leur a été fatale. Après avoir égalisé, les Marocains ont fini par avoir le dessus, durant les prolongations, sur un onze algérien au bout du rouleau. Cette équipe avait donné de l'assurance au point où l'on se disait qu'elle avait ses chances dans les éliminatoires de la coupe du monde et de la CAN 2006 dans un groupe, pourtant, qualifié de pas facile. Saâdane était parti et avait passé le relais au Belge Robert Waseige. Avec lui, pensait-on, les choses allaient se dérouler normalement pour une équipe en pleine renaissance. Malheureusement, ce bel espoir devait s'effondrer comme un château de cartes. D'entrée de jeu, les Algériens ont dû se contenter d'un match nul à domicile face aux Angolais. Leur seconde sortie les a vus se ressaisir en obtenant le match nul à Harare face au Zimbabwe. Mais, à l'occasion de leur 3e match, lui aussi à l'extérieur, ils ont dû s'incliner pour la première fois dans ces éliminatoires, face au Nigeria dans un match où ils ont, pourtant, prouvé que le match nul était à leur portée. Puis est arrivé le coup d'assommoir. Ragaillardis par leur bonne prestation au Nigeria, les Verts pensaient ne faire de leur rendez-vous, à domicile, face au Gabon, qu'une simple formalité. Mais c'est comme si le ciel leur est tombé sur la tête car c'est bien le Gabon qui s'est imposé et sur une marge humiliante pour les Algériens de 3 buts à 0. Le football algérien retombait dans une autre crise mais que les pouvoirs publics ont su ne pas accentuer en évitant de s'attaquer à la FAF, c'est-à-dire en suspendant les membres de celle-ci. Il reste que cette lourde défaite ébranla le bureau fédéral qui a été forcé de vite nommer un directeur technique national en la personne de Meziane Ighil puis de limoger Waseige pour le remplacer par Fergani, celui-là même qui avait été remercié en 1996 pour avoir fait éliminer l'EN d'entrée de jeu de la coupe du monde de 1998. Mais le bureau fédéral n'a pas manqué de souligner que l'équipe nationale ne pourra jamais gagner les hautes sphères du football africain avec des clubs qui font plutôt dans le bricolage que dans le travail sérieux. La qualification à la Coupe du monde 2006 étant compromise, il ne restait à Fergani et à ses hommes qu'à sauver ce qui pouvait être sauvé, à savoir le billet d'accès à la CAN 2006. Ils en sont, pour l'instant, loin même s'ils ont réagi lors du dernier match en ramenant le point du match nul du Rwanda. D'ici l'été prochain le sort de l'EN sera fixé mais force est d'admettre qu'en cas de qualification à la CAN, il faudra insister sur le fait que cette discipline a besoin d'une refonte en profondeur.