Ni Tebboune ni Zoukh n'arrivent à faire redémarrer ce chantier «fantôme» Las d'attendre, les souscripteurs décident de médiatiser leur affaire et projettent de se rendre à l'association de la Ligue algérienne des droits de l'homme. «Je ne veux plus entendre parler du LSP», c'est la réponse donnée hier par des responsables au ministère de l'Habitat aux souscripteurs de logements du fameux chantier LSP de Draria (Alger) qui voulaient s'enquérir de la situation de leurs logements. Ni le ministre du secteur, Abdelmadjid Tebboune ni le wali d'Alger Abdelkader Zoukh n'arrivent à faire redémarrer ce chantier «fantôme» qui a déjà fait couler beaucoup d'encre dans la presse. «Nous allons animer une conférence de presse et on attend l'accord de la Ligue algérienne des droits de l'homme pour l'attribution de la salle», affirme un des animateurs de l'association des souscripteurs. Dépité il ajoute: «Que voulez-vous faire d'autre quand les autorités n'arrivent pas à tenir leurs promesses. Nous avons tout essayé dans la légalité et on ne voit rien venir. Les choses sont plus compliquées qu'on essaie de nous les présenter, nous avons suffisamment d'informations sur cette affaire.» Malgré les multiples injonctions adressées aux divers responsables du département de l'habitat, stipulant fermement que les projets de construction doivent impérativement être terminés dans les délais, le chantier des 2864 logements LSP de Draria sur les hauteurs d'Alger fait allègrement «le pied de nez» à cette directive. En effet, lancé il y a huit ans de cela (2008), le chantier traîne tel un fantôme qui représente une véritable «verrue» sur les quartiers chics des hauteurs d'Alger. Des carcasses d'immeubles construites sont abandonnées aux aléas climatiques sans aucune suite, un véritable chantier fantôme est-il convenu de l'appeler ainsi par la presse. L'affaire traîne en longueur depuis 2008 et les souscripteurs, prennent leur mal en patience et risquent de s'échauffer avant de «déborder». Est-il en effet concevable d'attendre huit longues années pour voir les travaux d'un chantier dont l'inscription remonte au quinquennat 2005/2009? Et pourtant, les pouvoirs publics, allant du Premier ministère à celui de l'Habitat et de l'Urbanisme, en passant par la wilaya, ne cessent de clamer que les projets doivent être terminés dans les délais. Excédés, les souscripteurs s'estiment lésés et crient au «mépris et la hogra».«Pères de familles, nous ne sommes pas des fauteurs de troubles», ne cessent-ils de répéter. Le ministre, qui a instruit le wali Zoukh de régler ce problème, qui menace telle une bombe à retardement, serait-il incapable de solutionner cette regrettable situation qui défie les lois de la République, sommes-nous enclins de penser? A leur tour, le directeur de l'habitat de la wilaya ainsi que le promoteur, reçoivent des instructions fermes du wali d'Alger afin de re-dynamiser le chantier et créer une commission de suivi et contrôle des travaux. Même démarche, même comportement: aucune de ces «instructions» n'a été suivie sur le terrain. Qui redonnera confiance alors à ces citoyens qui ont sacrifié leurs économies, vendu leurs bijoux et misé sur ce projet pour aboutir à une pareille situation qui chaque jour qui passe devient un cauchemar? En mars 2014, l'entreprise Batigec-Immobilière, chargée de la réalisation, a été rachetée par le groupe Condor. C'était la solution palliative pour booster ce projet agonisant. Un engagement a été signé entre le ministère de l'Habitat et Condor pour des livraisons partielles, à savoir: 320 logements en septembre 2015, et 512 autres en novembre de la même année. 888 unités devaient être livrées en février 2016 et enfin 964 logements devaient être réceptionnés en mars 2016. Du vent! A ce jour, aucune livraison n'a eu lieu. Mais si le groupe Condor n'est pas capable de respecter ses engagements pourquoi a-t-il racheté Batigec-Immobilière? C'est dans le but de trouver une solution à cette situation inextricable que ces honorables citoyens ont voulu lancer un ultime appel de détresse, un vrai «S.O.S», un appel au sens de l'équité et des responsabilités des pouvoirs publics. Le ministre Tebboune se doit de réagir face à cette impasse!