Les fédérations et les commissions de wilaya se rencontrent aujourd'hui. Le patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd, n'est pas un rêveur. Il sait que la privatisation est une terreur pour la société. Mais, comme il l'a affirmé lui-même hier, à l'hôtel El-Aurassi face aux journalistes, il ne veut ni tricher ni jouer au populiste. «La privatisation ne relève plus de l'autorité de l'Etat, c'est une dynamique mondiale incontournable et à laquelle on ne peut pas échapper. Il s'agit maintenant de savoir comment faire face à cette privatisation pour qu'elle ne devienne pas une terreur» Le patron de la puissante centrale livre, toute crue, sa vision de la situation : l'Ugta et à sa tête Sidi-Saïd, n'est plus contre les privatisations. Plutôt, «il faut avoir de l'intelligence et de la vigilance pour que tout se passe bien». Acculé, mis devant le fait accompli, Sidi-Saïd se résigne. Il devient fataliste et lâche encore «il faut surtout rechercher le moindre dégât» Comme si il y va de la survie de l'Ugta face au néodarwinisme économique. Aussi, pour survivre, il faut impérativement s'adapter. Seulement à force d'être flexible pour s'adapter à la nouvelle donne internationale, la vision du patron risque d'être contredite par la position de la base dont une partie a déjà rejeté cette fatalité des privatisations. Les déclarations de Sidi Saïd interviennent à la veille de la réunion des fédérations et des commissions de wilayas. Cette rencontre, qui aura lieu aujourd'hui au siège de l'Ugta, intervient suite au délai de deux mois accordé par la centrale à ces fédérations pour discuter de l'avant-projet de loi sur les privatisations que lui a remis le gouvernement. «Plusieurs sujets seront abordés au cours de cette réunion. Nous allons surtout discuter des grands dossiers qui concernent le monde du travail, la privatisation, du pouvoir d'achat des citoyens ainsi que du congrès de la centrale», a indiqué Sidi-Saïd. L'Ugta a demande un débat au niveau de sa base pour se prononcer sur les privatisations avant d'évaluer et de se prononcer. «l'exercice s'avère très difficile aussi bien pour le gouvernement que pour l'Ugta», a reconnu Sidi-Saïd. Au sujet de la tripartite, le patron de l'Ugta n'a avancé aucune date quant à sa tenue. Il n'a pas confirmé le report «pour le moins curieux» de cette rencontre au mois de février, comme l'ont laissé entendre certaine sources officieuses. «Nous n'avons fixé aucun délai», s'est-il contenté de répondre.