Facultés en grève, menace de débrayage du Cnes, guerre des mots entre étudiants. La malédiction s'acharne sur l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. A la grève qui paralyse actuellement plusieurs départements, vient se joindre le spectre d'un débrayage illimité des enseignants affiliés au Cnes. Ces derniers menacent de recourir à la grève pour dénoncer le refus des responsables de s'asseoir à la table du dialogue afin de trouver des solutions. Du côté des étudiants, le climat n'est guère meilleur. Des différences criantes dans l'approche de ces derniers quant aux méthodes employées pour obtenir des droits. La décision de la coordination locale des étudiants (CLE) de soutenir les enseignants ne semble pas faire l'unanimité. C'est pourquoi, la crainte est palpable quant à l'évolution de la situation dans un proche avenir. En effet, les enseignants ont, à l'issue de leur réunion à laquelle a pris part la CLE et les syndicalistes du Snapap, appelé le ministre de l'Enseignement supérieur à se rendre sur place afin de constater de visu la fermeture des canaux de dialogue. Un dialogue auquel la direction de l'université refuse, selon les enseignants, à prendre part laissant les choses aller vers le pourrissement. Lors de la même réunion qui s'est tenue hier, le Cnes a donc réitéré son appel au dialogue, tout en menaçant de revenir à la grève illimitée. Une grève qui ne fera que rajouter au désespoir des étudiants qui pataugent dans le marasme. A noter que beaucoup d'étudiants interrogés accusent le Cnes de Tizi Ouzou d'excès de zèle estimant que son instance nationale ainsi que celles des autres universités algériennes n'ont jamais organisé autant de grèves bien que les problèmes soient les mêmes. Bien au contraire, ajoutent-ils, le Cnes de Tizi-Ouzou a toujours paralysé l'Ummto pour répondre aux appels de l'instance nationale, alors que celle-ci n'a que rarement appelé les autres universités à débrayer en guise de soutien au Cnes de Tizi Ouzou. Du côté des étudiants, le climat est bien plus tendu qu'on ne le croit. La tension est grande entre étudiants. Ces derniers jours, les choses évoluent dangereusement. La tension monte entre étudiants qui accusent la CLE d'usurper la représentation de la communauté universitaire. Celle-ci de son côté réplique en dénonçant des relais de l'administration parmi les étudiants. Ces derniers sont accusés de bénéficier de promesses de recrutement dans des postes clés moyennant un travail de sape de l'action syndicale de leurs camarades. La guerre des accusations risque de déborder si les choses ne sont pas prises en main dans les plus brefs délais. La situation aux contours occultes qui menace d'exploser à tout moment pose enfin la question de savoir si les grèves qui paralysent l'université et qui bloquent le cursus des étudiants sont vraiment un moyen pacifique pour arracher des droits comme l'affirme le Cnes?