Il estime que le mouvement citoyen est composé de plusieurs acteurs. Membre de la Coordination nationale du mouvement citoyen (Cnmc), Mohand Saïd Zeroual, délégué de Tigzirt, refuse de voir le dialogue reprendre avec la seule interwilayas. Se disant lui-même victime des agissements de certains membres des archs, il estime que le mouvement citoyen est composé de plusieurs acteurs, dont son organisation, qui a été la première à appeler à poursuivre le dialogue pouvoir-archs. L'Expression: Quelle est votre position par rapport au dialogue? Mohand Saïd Zeroual : Nous avons pris position sur la question du dialogue, il y a très longtemps. Nous pensons toujours que le dialogue est incontournable pour mettre un terme à la crise. Cependant, une aile du mouvement citoyen s'est précipitée pour donner sa réponse au chef du gouvernement dans le but de s'ériger en tuteur de la région. Pourtant, tout le monde sait qu'il existe d'autres acteurs sur le terrain. Mieux encore, la cassure au sein du mouvement s'est justement produite à cause du dialogue. Cette aile, qui a favorablement répondu à Ouyahia, était contre la poursuite du dialogue alors que nous avions appelé à le poursuivre. Si aujourd'hui, ils accèdent à la demande du gouvernement, c'est qu'ils ont d'autres objectifs, sans lien avec la plate-forme d'El-Kseur. Pour ce qui nous concerne, à la Cnmc, nous projetons d'organiser une réunion de tous nos délégués, le 14 janvier prochain, pour affirmer entre autres que le mouvement citoyen est composé de plusieurs acteurs, dont l'interwilayas. A l'interwilayas justement, on affirme que la Cnmc n'a aucune existence sur le terrain... Je vais vous répondre pour ce qui concerne la Coordination de Tigzirt que je représente. Sachez que notre exclusion de la Cadc (Coordination des archs, daïra et commune de Tizi Ouzou, Ndlr) n'a pas été acceptée par la population qui nous a désignés pour la représenter dans les conclaves. Nous sommes toujours les délégués des populations qui nous ont mandatés. Quant à la Cnmc, elle est composée de plusieurs coordinations qui étaient membres de l'interwilayas. D'ailleurs, à force d'exclusions, l'interwilayas a fini par s'exclure d'elle-même de la dynamique du mouvement et ne peut prétendre représenter toutes les sensibilités qui existent sur le terrain. Et en termes de représentativité justement, nous, à la Cnmc, nous revendiquons l'association au dialogue des partis politiques et des intellectuels. Eux aussi ont leur mot à dire sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Mais dans le cas où Ouyahia accepterait de dialoguer avec la vingtaine de délégués de l'interwilayas, quelle serait votre réaction? De toute façon, il est entendu que la Cnmc constituera sa propre délégation pour rencontrer le chef du gouvernement, dans le cas où les gens de l'interwilayas persistent à ne pas reconnaître les autres ailes du mouvement. En tout cas, en ce qui me concerne et je suis l'un des délégués de la première heure, je tiens à apporter un témoignage sur les agissements de certains délégués de l'interwilayas. Sachez que pour la satisfaction de la 5e incidence qui concerne la réintégration des travailleurs licenciés pour leurs activités dans le mouvement, mon nom n'a pas été porté sur la liste pour la simple raison que j'avais un différend avec l'interwilayas. Je ne peux donc pas accepter que ces gens aillent représenter une région puisqu'ils ont montré leur partialité. Et si Ouyahia refuse de vous rencontrer, malgré la constitution d'une délégation. En d'autres termes, ne craignez-vous pas un lâchage de la part du chef du gouvernement? Nous sommes en contact régulier avec les services de la chefferie du gouvernement. Nous avons confiance en lui, parce que nous avons senti en lui une réelle détermination à trouver une solution définitive à la crise de Kabylie.