Le gouverneur de la Banque d'Algérie a déclaré que le Conseil de la monnaie et du crédit a élaboré un nouveau règlement qui permettra de revoir à la hausse la marge de bénéfice des bureaux de change. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a bien pris le soin d'étayer ses arguments sur la question lancinante des bureaux de change. Répondant hier, aux préoccupations des députés, M.Laksaci a écarté tout blocage de la part de l'institution financière ou absence de volonté politique. Preuve en est, il a affirmé que des agréments ont été octroyés à 46 agences, mais seulement six sont opérationnelles. L'orateur a fait savoir que 13 agences ont renoncé à cette activité et 27 autres ont fait l'objet de retrait d'agrément pour non-ouverture de bureau. Pourquoi? Le gouverneur de la Banque d'Algérie explique que cette activité n'est pas attractive vu que la marge de bénéfice n'est pas importante. En vue de relancer cette activité, l'hôte de l'APN a déclaré que le Conseil de la monnaie et du crédit a élaboré un nouveau règlement qui permettra de revoir à la hausse la marge de bénéfice des bureaux de change. «Dès la publication du nouveau règlement du 6 mars, la Banque d'Algérie va publier une nouvelle instruction, qui est prête, pour augmenter la marge bénéficiaire qui peut être appliquée par les bureaux de change», a soutenu M.Laksaci en estimant que ces mesures vont booster l'activité. Ainsi, M.Laksaci s'en lave les mains et défend son institution. Mardi dernier, des députés ont déversé leur colère sur Laksaci en lui reprochant de bloquer l'ouverture des bureaux de change et l'ont appelé carrément à instituer le marché informel du square comme bureau de changes. Au sujet de l'allocation touristique qualifiée «d'allocation de la honte», le gouverneur de la Banque d'Algérie a annoncé que des mesures seront prises prochainement sans pour autant donner le montant ni même l'échéance. Selon lui, cela dépendra de la situation de la balance des paiements extérieurs de l'Algérie. «Il faut assurer la viabilité de la balance des paiements», a-t-il appuyé. «Le droit de change fait partie de la compatibilité courante du dinar de tous les pays membres du FMI». Concernant la dépréciation de la monnaie nationale, le gouverneur de la Banque d'Algérie n'a pas été convaincant. Il soutient que l'Algérie n'est pas le seul pays qui a vu sa monnaie chuter. La chute des prix du pétrole en 2014 a induit une dévaluation de la monnaie de plusieurs pays face au dollar et à l'euro. Il a avancé, dans ce sens, que la valeur du dinar a perdu une moyenne de 19% par rapport au dollar et 2% par rapport à l'euro. Par ailleurs, M.Laksaci a souligné que la Banque d'Algérie a pris une série de mesures pour réduire les conséquences de la crise sur notre pays. Il a cité que des audits ont été engagés au niveau des banques et ce, en vue de s'assurer de la viabilité de la balance extérieure. «L'audit a permis de tester la capacité des banques à résister aux pressions du choc extérieur et de comparer le niveau des dépenses avec les ressources, lesquelles ont diminué avec la chute des prix du pétrole», a-t-il confirmé. Afin d'assurer le financement des PME et la continuité des crédits, M.Laksaci a annoncé que la Banque d'Algérie va relancer le financement des banques en injectant des liquidités. «En raison de la disponibilité des liquidités, la Banque d'Algérie n'a pas approvisionné les banques pendant 14 ans», a-t-il rappelé. Evoquant le crédit à la consommation, le responsable a soutenu que la nouvelle centrale des risques permet une meilleure gestion des crédits.