La secrétaire générale du PT a affirmé, à l'époque, qu'elle était prête à aller devant le tribunal et qu'elle irait même jusqu'à demander la levée de son immunité parlementaire. Le différend entre l'ancienne ministre de la Culture Nadia Laâbidi et la responsable du Parti des travailleurs est désormais soumis à l'instruction devant le tribunal qui vient de convoquer Louisa Hanoune, dans le cadre de ce dossier. On se souvient qu'au lendemain des accusations portées à son encontre, lui reprochant notamment un ́ ́conflit d'intérêts ́ ́, Mme Nadia Labidi avait commencé, en mai 2015, par solliciter une «commission d'enquête» parlementaire en vue de faire la lumière sur les mises en cause exprimées publiquement par Mme Hanoune et certains députés du PT. Restée sans écho, cette demande avait été suivie d' une lettre que la ministre de la Culture avait alors adressée à Louisa Hanoune pour réclamer un «démenti» aux déclarations reproduites par le quotidien Ennahar et diffusées dans les couloirs de l'Assemblée populaire nationale par les parlementaires du parti. Faute de quoi, avait menacé Mme Laâbidi, une plainte en diffamation serait intentée contre elle. Les accusations portaient sur des attributions supposées de marchés relevant du secteur de la culture à des proches ou à sa propre société, des actes dont Mme Laâbidi niait farouchement l'existence, assurant qu'en sa qualité d'enseignante et réalisatrice, elle possédait effectivement une société de production «abandonnée au moment de son entrée au gouvernement». En déclenchant les hostilités contre la ministre de la Culture, Louisa Hanoune avait mis l'accent sur le fait que «la fonction de ministre de la Culture et celle de propriétaire d'une agence de production ne sont pas compatibles». Son bras droit au sein du PT, Djelloul Djoudi, dans un autre quotidien, avait surenchéri en déclarant que «la ministre possède une société de production qui s'appelle Procom International, celle-là même qui produit l'émission «Sahla mahla» diffusée chaque vendredi par l'Entv. Il s'agit là d'un conflit d'intérêts». Il a en outre indiqué que le film «Le Patio» a été produit par Procom International. «Ce film a été rejeté, dans un premier temps, par la commission de lecture de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», mais suite à l'intervention pressante d'un responsable du ministère, il a été repêché et a bénéficié d'un financement de 12 milliards de centimes». Enfin, les responsables du PT accusaient la ministre de la Culture en poste à l'époque d'avoir mis gracieusement le TNA à la disposition de l'ambassade des Etats-Unis, pendant trois jours, pour la présentation de la troupe El Gusto, en contrepartie d'une bourse aux USA pour son fils. Introduite en juillet 2015 devant le tribunal de Sidi-Mhamed (Alger-Centre), la plainte de Nadia Laâbidi est désormais en jugement et, à ce titre, Louisa Hanoune a été convoquée par le magistrat en charge de l'affaire, le 22 mars dernier. Elle ne s'est pas présentée, préférant se faire représenter par son avocat. Une démarche que conteste vivement le défendeur de la partie adverse, Me Adnane Bouchaïb qui estime qu'il s'agit d'une affaire personnelle pour laquelle la présence de la concernée lui semble nécessaire, d'autant qu' «elle avait assuré, au moment des faits, détenir des preuves» irréfutables. A moins qu'elle ne soit en train de se rétracter, ajoute-t-il, en concluant qu'elle va être, «probablement», convoquée une seconde fois. La grande question va donc demeurer en suspens. Louisa Hanoune avait, en effet, affirmé qu'elle était prête à aller devant le tribunal et qu'elle irait même jusqu'à demander la levée de son immunité parlementaire pour aborder la justice. Un défi qu'il n'a malheureusement pas été possible de confirmer, Djelloul Djoudi interrogé, ayant observé qu' «elle seule peut répondre à cette question» même si des sources concordantes observent qu'elle a usé de son immunité parlementaire en refusant de se présenter mardi dernier devant le tribunal.