Toute la communauté internationale attend le rapport de Ban Ki-moon Le Maroc espérait rendre inopérante la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. Dans quels termes sera votée la nouvelle résolution qui doit renouveler le mandat de la Minurso? La mission onusienne n'est-elle pas en train d'agoniser? Des questions qui tiennent en haleine les observateurs de la scène politique internationale. Le suspense est vraisemblablement levé. Le mandat de la Minurso sera prorogé le 28 avril. «Le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) sera prorogé le 28 avril 2016», a annoncé Liu Jieyi, le représentant permanent de la Chine auprès des Nations unies qui assurera la présidence du Conseil de sécurité pour le mois d'avril, lors de la représentation du programme de travail du Conseil de sécurité pour le mois courant. L'ONU fausse donc les calculs de Mohammed VI. Le Maroc espérait, en effet, rendre inopérante la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental en expulsant 83 de ses membres et en lui retirant sa contribution financière. Des mesures de rétorsion qui ont été prises après que le numéro un de l'ONU ait qualifié, le mois dernier, d'«occupation» la présence marocaine au Sahara occidental lors de sa visite dans la région. Trois rencontres ont été programmées par le Conseil de sécurité pour tenter de désamorcer la «bombe» du Sahara occidental en attendant le rapport du secrétaire général des Nations unies sur l'évolution de ce conflit à la lumière de sa tournée, effectuée début mars, qui l'a mené dans les camps des réfugiés sahraouis avec des escales à Nouakchott et à Alger. Annoncé pour le 8 avril, le document sera finalement présenté aux «15» vers la mi-avril. «Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, présentera son rapport périodique sur le Sahara occidental au Conseil de sécurité vers la mi-avril, a indiqué le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari. «Le rapport que le peuple sahraoui et toute la communauté internationale attendent avec intérêt sera présenté au Conseil de sécurité par Ban Ki-moon ou l'un de ses adjoints le 17 ou le 18 avril», a précisé le diplomate sahraoui. Sur le terrain les autorités marocaines essaient de maintenir la chape de plomb pour «isoler les Sahraouis» et les empêcher de faire connaître leurs «légitimes revendications». Une délégation envoyée par le collectif international de juristes, en soutien aux prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik, a été arrêtée le 6 avril à Rabat, a fait savoir l'Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). «Mercredi, à 18 heures (heure marocaine), Me Ingrid Metton, avocate française, Eric David, professeur de droit international belge, Jesus Maria Martin Morillo, magistrat espagnol ainsi que Me Maria Nieves Cubas Armas, Me Juan Carlos Gomez Justo et Me Altamira Guelbenzu Gonzalo, trois avocats espagnols, ont été arrêtés par la police marocaine à leur hôtel», a déclaré Régine Villemont, présidente de l'association, citée par l'APS. Une arrestation qui a fait réagir les ambassadeurs d'Espagne, de Belgique et de France qui se sont déplacés à l'hôtel en fin de soirée pour s'enquérir de la situation des membres de la délégation. Les autorités marocaines ont procédé illico presto à l'expulsion de la délégation de juristes. «Nous sommes déterminés à continuer à défendre les droits des prisonniers politiques sahraouis», ont indiqué dans une déclaration au journal espagnol El Mundo, deux juristes espagnols expulsés. Fransisco Serrano et Juan Carlos Gomez Justo se sont dits «indignés» par ce qui leur est arrivé au Maroc. Leurs passeports et leurs téléphones portables ont été confisqués, alors qu'ils ont dû subir des interrogatoires pendant plus de quatre heures par la police marocaine. Encore une preuve que le Maroc ne reculera devant rien pour étouffer la voix du peuple sahraoui.