Alors que la presse française a fait un tollé suite au refus de visa pour le journaliste du Monde, on a appris par hasard lors de la conférence de presse de Sellal que l'équipe de journalistes de la chaîne Canal+ a été arrêtée puis expulsée du Maroc. L'équipe du Petit Journal, était partie au Maroc pour enquêter sur une agression homophobe qui s'était déroulée au Maroc. Arrivée à la ville de Béni Mellal où s'est tenu le procès d'un homosexuel contre ses agresseurs, l'équipe a été arrêtée par la police lorsqu'elle a commencé à filmer des séquences sur le quartier où résidaient les deux homosexuels malmenés. C'est Martin Weill et son équipe, devenus célèbres reporters de l'émission Le Petit Journal, pour ses enquêtes dans des zones de conflits, qui ont été malmenés au Maroc. L'équipe choc du Petit Journal a passé une douzaine d'heures, à la préfecture de la ville. Puis ils ont été finalement reconduits par la police à l'aéroport de Casablanca où ils ont passé la nuit sous surveillance avant d'être mis dans un vol en direction de Paris, aujourd'hui. Leur reportage passera néanmoins dans Le Petit Journal de Yann Barthès aujourd'hui soulignent certains médias. Cet épisode de l'équipe du Grand Journal n'a été repris par aucun média français et encore moins par Le Monde. Seul le site de Canal + et deux sites people évoquent cet épisode, qui va au-delà d'un refus de visa qui a été soulevé par l'ensemble de la presse française et qui a mobilisé un Premier ministre et même un ministre des Affaires étrangères. La ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay qui est la fille du conseiller du roi du Maroc a vite enterré l'affaire et a demandé de ne pas médiatiser cet incident, comme la presse française qui n'a jamais évoqué l'expulsion, le 6 avril, d'un collectif d'avocats et de juristes français, espagnols et belges, venus défendre la cause des détenus sahraouis condamnés dans le cadre du procès de Gdeim Izik de février 2013 (inculpés à l'époque par un tribunal militaire marocain pour «meurtres sur des membres des forces armées royales»). La délégation de juristes était composée de l'avocate française Ingrid Metton, du professeur de droit international belge Eric David, du magistrat espagnol Jesus Maria Martin Morillo, ainsi que des avocats espagnols Maria Nieves Cubas Armas, Juan Carlos Gomez Justo et Altamira Guelbenzu Gonzalo. Ce collectif est né dans l'urgence la semaine dernière, «vu les conditions de détention terribles et le déni de justice subis par ces prisonniers», selon Ingrid Metton. Sur les 25 Sahraouis arrêtés en 2013, 21 ont été condamnés à des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité. Le but du collectif était de discuter avec les autorités marocaines des conditions de détention des prisonniers que certains d'entre eux représentent. Cette affaire démontre un véritable parti pris des médias français pour les autorités marocaines, réduisant l'information à néant quand il s'agit de porter atteinte au Maroc. [email protected]