Le dialogue entre l'Algérie et la Grande-Bretagne semble reprendre du souffle ces derniers mois. La visite effectuée par la ministre britannique déléguée au Foreign and Commonwealth Office et chef adjoint de la majorité des lords, Mme Elizabeth Symons en Algérie, va justement dans ce sens. A l'instar de la France, l'Espagne, l'Italie et de bon nombre de pays européens, la Grande-Bretagne s'achemine, selon toute vraisemblance, à relancer sérieusement ses relations avec l'Algérie. Lors de son entretien avec le ministre algérien du Commerce, Mme Elizabeth Symons a même assuré que son pays est disponible à apporter tout le soutien et l'assistance à l'Algérie pour la finalisation du processus de son accession à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Au cours de son entrevue avec M.Noureddine Boukrouh, la ministre britannique n'a pas omis également d'examiner les perspectives de coopération bilatérale à l'approche de la prochaine mise en oeuvre de l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne. Dans un communiqué rendu public, la chef adjoint de la majorité des lords a indiqué que sa visite en Algérie vise «la consolidation des relations algéro-britanniques par le renforcement du dialogue politique et l'impulsion des échanges commerciaux et économiques entre les deux pays». Reçue mardi dernier par le président du Sénat, M.Abdelkader Bensalah, Mme Elizabeth Symons a affirmé, poursuit le communiqué, que la rencontre a porté sur le «rôle du dialogue parlementaire et des contacts directs dans l'impulsion des relations algéro-britanniques». D'ailleurs, comme pour joindre l'acte à la parole, la ministre britannique a remis personnellement au chef de la diplomatie algérienne, M.Abdelkader Belkhadem, une invitation au chef de l'Etat pour prendre part à la rencontre du G8 prévue pour juillet prochain (lire l'article de Hakim Kateb). Il faut rappeler que, depuis le retour de la compagnie aérienne British Airways, le 5 janvier 2004, après une absence qui aura duré plusieurs années, les relations entre Alger et Londres commencent à connaître un «dégel» sur tous les plans, notamment sur le plan économique. A ce sujet, la compagnie pétrolière nationale Sonatrach et British Petroleum ont déjà conclu un contrat pétrolier d'une valeur de 16 milliards de dollars. L'évolution des relations algéro-britanniques a atteint, en 2003 par rapport à 2002, un taux de 40% en termes d'échanges commerciaux. Ce volume, indique-t-on, devrait tripler à partir de cette année 2005 et où l'Algérie devrait livrer à la Grande-Bretagne du gaz naturel pour un montant de 1 milliard de dollars par an. Là-dessus également, le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil, et la ministre déléguée au Foreign and Commonwealth Office ont longuement abordé l'état de la coopération bilatérale, notamment le partenariat entre la société nationale des hydrocarbures Sonatrach et les compagnies britanniques en matière d'exploration et de production d'hydrocarbures. M. Chakib Khelil saisira cette occasion pour présenter un exposé sur la situation politique et économique de l'Algérie, ainsi que les opportunités d'investissement que recèle le marché algérien, notamment dans le secteur des hydrocarbures et de l'électricité, a indiqué un communiqué du département de l'Energie et des Mines. Enfin, il y a lieu de signaler que la conférence de presse, programmée mardi soir à Djenane El Mithaq et qui devait être animée par Mme Elizabeth Symons, a été annulée à la dernière minute à cause, nous a-t-on expliqué sur place, du calendrier chargé de la ministre anglaise.